La modernisation des systèmes de construction est une condition pour sécuriser l'urbanisme. «Douze études parasismiques sont finalisées tandis que 14 autres sont entre les mains des spécialistes.» C'est ce qu'a affirmé Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, jeudi dernier à Oran. Cette déclaration a été faite lors de la rencontre régionale sur la révision des règles parasismiques algériennes (RPA). Il ajoutera que «25 autres études sont inscrites dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 tandis que la nouveauté inscrite pour l'année 2010 consiste en étude sismique micro-zonage Arzew-Oran et la vulnérabilité des ouvrages d'Oran.» L'objectif est de parer aux conséquences des fortes et moyennes activités sismiques. Des instructions ont été données au Centre national des études appliquées dans le domaine de la résistance contre les activités sismiques. Ce dernier, baptisé RPA 2010, va élaborer le projet préliminaire devant accompagner la révision des règles parasismiques. Selon le ministre de l'Habitat, les règles algériennes doivent être enrichies tout en prenant en compte la résistance des constructions aux activités sismiques. Pourquoi une telle recommandation? Il est tout à fait clair que les responsables algériens en charge de l'urbanisme, à leur tête Noureddine Moussa sont, d'ores et déjà, riches d'une forte expérience. Les séismes qui se sont succédé de 1980 à 2003 constituent le réservoir d'où plusieurs leçons ont été tirées appelant à la révision impérative des règles parasismiques. «Il faut approfondir la conception des choses», a recommandé le ministre expliquant que «les leçons tirées du séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès nécessitent une large réflexion vu la complexité de certaines constructions et des technologies de construction». Cependant, il reste beaucoup à faire quant au développement de données recueillies à travers ces tremblements de terre qui ont fait des victimes dont notamment ceux de Chlef en 1981 et le tout dernier celui de Boumerdès, le 21 mai 2003. La mission qui attend la tutelle repose essentiellement sur l'étude et l'aménagement urbain à élaborer tout en se conformant aux plans d'orientation et aux plans d'occupation des sols. L'étude de ces aménagements doit prendre en considération les catastrophes naturelles, en premier lieu les tremblements de terre. Ce n'est pas tout. Les constructions des habitations doivent, désormais, être précédées par des études s'appuyant essentiellement sur des études de micro-zonage sismique tout en prenant en compte les régions des activités sismiques. Ce sont là les dernières recommandations proposées par la tutelle. Cette feuille de route a été longuement débattue lors des deux dernières rencontres de Boumerdès et d'Annaba avant d'atterrir à Oran pour son enrichissement et avant que la rencontre nationale, qui se tiendra à Alger le 10 octobre de l'année en cours, ne tranche définitivement. A cette rencontre, autant de mesures à la hauteur des défis et des événements qui attendent l'Algérie sont attendues, escompte le ministre. Cette dernière, qui sera ouverte aux spécialistes, universitaires et entreprises, sera sanctionnée par l'élaboration d'une plate-forme de résolutions à soumettre au groupe de travail hautement spécialisé qui arrêtera le document technique et organisationnel (DTR 2010) aux visions plus claires. Les conséquences des catastrophes naturelles sont souvent fâcheuses. En effet, le tremblement de terre d'El Asnam (10 octobre 1980) a coûté la vie à 3000 personnes et des pertes financières estimées à 3 milliards de dollars. Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme va élaborer une étude globale sur les constructions résistantes aux tremblements de terre, tout comme dans les pays où les activités sismiques sont permanentes.