Le gouvernement américain se montre moins pessimiste que le Fonds monétaire international (FMI) sur le niveau de son endettement, selon un rapport du Trésor publié mercredi. Selon ce Rapport annuel sur la dette publique (pour l'exercice budgétaire clos le 30 septembre 2009), celle-ci représentait 83,3% du PIB américain en 2009 et devrait monter progressivement pour atteindre 102,2% du produit intérieur brut à la fin de l'exercice 2015. L'endettement public, qui a franchi début juin le seuil de 13.000 milliards de dollars, atteindrait alors 19.614 milliards de dollars, indique ce rapport transmis au Congrès et publié sur internet par l'opposition républicaine à la Chambre des représentants. Le Trésor se montre ainsi moins pessimiste que le FMI. Celui-ci a estimé mi-mai que la dette publique américaine atteindrait 109,7% du PIB en 2015. Selon diverses estimations publiques, le déficit budgétaire devrait varier entre 4 et 7% du PIB entre 2013 et 2020, a-t-il dit, et cela "n'est pas viable". Les chiffres de la dette publique américaine (tant ceux du FMI que du Trésor) ne tiennent pas compte de la dette colossale des organismes de refinancement hypothécaires parapublics Fannie Mae et Freddie Mac, qui est pourtant garantie par l'Etat. Anthony Sanders, professeur à l'Université George Mason, estimait récemment qu'avec "Fannie" et "Freddie", la dette publique du pays dépassait déjà les 110%. Des données macro-économiques supérieures aux attentes entretiennent l'espoir d'un retour de l'american dream, qui s'est évaporé avec la crise. Cependant, les Etats-Unis restent soumis à de graves déséquilibres structurels, qui pèseront tôt ou tard sur son économie. "La dette abyssale du gouvernement risque de limiter la croissance", souligne la société de gestion Pictet. D'après le département du Travail, 290 000 postes ont été créés le mois dernier, un record depuis 2006. Barack Obama estime que la croissance des créations d'emplois au mois d'avril est un signe encourageant pour l'économie. Néanmoins, à la lecture des chiffres publiés le 7 mai, de nombreuses réserves sont à émettre. Le taux de chômage est reparti à la hausse, à 9,9%, contre 9,7% en mars, en raison d'une augmentation de la population active. Au total, 15,3 millions d'Américains sont sans emploi. Cependant, un flot d'indicateurs encourageants est venu égayer le quotidien de la population et du gouvernement. Le secteur manufacturier (12% du PIB) a progressé au mois d'avril. Ainsi l'indice ISM a atteint 60,4 points, contre 59,6 points en mars, soit son plus haut niveau depuis janvier 2004. D'après le département du Commerce, la consommation des ménages a augmenté de 0,6% au mois de mars, en hausse pour le sixième mois consécutif. Au cours du premier trimestre, la consommation a progressé de 3,6%, un record depuis trois ans. Même General Motors a connu un mois d'avril radieux, enregistrant une croissance de ses ventes de 20%. Toutefois, les Américains se remettent à dépenser plus qu'ils ne gagnent. Au mois de mars, le taux d'épargne a atteint son plus bas niveau depuis septembre 2008, à 2,7% du revenu disponible.