Le Fonds monétaire international (FMI) classe l'Algérie parmi les pays créanciers nets sur le plan de la situation financière extérieure, indique le rapport de 2008 sur les perspectives de l'économie mondiale (World economic and financial surveys 2008), disponible depuis mercredi sur le site internet du FMI . Ce rapport a été publié à la veille de la tenue de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale, prévue les 12 et 13 avril en cours à Washington. Décrivant la position financière extérieure par pays et par continent, le FMI dresse une liste de 49 pays africains parmi lesquels 6 seulement, dont l'Algérie, bénéficie du statut de pays créancier. Selon le même rapport, le resserrement de la politique monétaire a permis d'absorber l'excès de liquidités dans le système bancaire et aidé à maintenir l'inflation sous contrôle, malgré la hausse des prix des produits alimentaires. En ce qui concerne le rythme budgétaire actuel, il demeure compatible avec la viabilité budgétaire à long terme. Le FMI note, cependant, que si les pressions inflationnistes s'intensifient, le poids ne doit pas être supporté uniquement par la politique monétaire et l'atténuation de l'impulsion budgétaire envisagée pour 2008 pourrait s'avérer nécessaire .La position financière extérieure des pays est répartie en trois catégories par le Fonds. Il s'agit des pays créditeurs nets, débiteurs nets et des pays pauvres et fortement endettés.Concernant les prévisions de taux de croissance du PIB, cette institution financière internationale prévoit pour l'Algérie une croissance globale de +4,9% pour 2008 et 2009 et de +5,1% pour l'année 2013 (contre +1,5% entre 1990 et 1999). Il est à rappeler que la stratégie de désendettement extérieur de l'Algérie conduite entre 2004 et 2006, à travers le remboursement anticipé de la dette, a permis non seulement de réaliser d'importantes économies sur les paiements des intérêts mais ont été également un élément favorable pour la balance courante des paiements extérieurs. Actuellement, la dette extérieure de l'Algérie ne représente que 3,6% du PIB en 2007 contre 34,2% en 2003 et 58,3 % en 1999. Le niveau de la dette externe à moyen et long termes représente 4,4% des réserves officielles de change lesquelles se sont établies à 110,18 milliards de dollars, dont une partie est placée sous forme de titres financiers gouvernementaux (bons de Trésor) dont les débiteurs sont des Etats. Les auteurs du rapport ont souligné l'importance d'une mise en œuvre soutenue des réformes du secteur financier pour l'amélioration du climat des affaires et le renforcement de la croissance tirée par le secteur privé et les dernières introductions à la Bourse d'Alger. Le FMI estime que "la Banque d'Algérie a su gérer la poussée inflationniste en 2007 en procédant à une révision de sa politique des taux d'intérêt et qu'en agissant ainsi, la Banque centrale a maintenu le taux d'inflation à moins de 4% durant l'exercice précédent. La notation globale de l'Algérie par le FMI est favorable". Selon les prévisions du FMI, la croissance du PIB devrait enregistrer une hausse en 2008 passant de 4,5% à 5%. Le FMI prévoit une stabilité de ce taux qui sera tiré par l'essor des activités de nombreux secteurs hors hydrocarbures. La politique de désendettement extérieur mise en avant par les pouvoirs publics est présentée comme une option stratégique de consolidation de la position financière extérieure de l'Algérie, au même titre qu'elle offre un usage efficient des ressources financières excédentaires. Sur le plan de l'image, le désendettement est incontestablement positif car il brise l'image désastreuse que le pays a connu durant la période où il était acculé à la mendicité internationale ; l'amélioration de cette image est un plus considérable pour attirer les IDE et faciliter les privatisations. En revanche, il convient de ne pas faire de la politique de désendettement extérieur un dogme, car à terme le désendettement zéro est intenable. Dans le cas de l'endettement en devises, cela revient à financer la création de richesses par l'étranger, c'est-à-dire en recourant à des emprunts extérieurs pour financer des projets qui dégagent une capacité de remboursement.