Des centaines de millions de garçons et de filles à travers le monde sont astreints à des travaux en violation de leurs droits fondamentaux à la liberté, à l'éducation, à la santé et aux loisirs. De tous ces enfants, plus de la moitié sont exposés aux pires formes de travail comme travailler dans un environnement dangereux, comme esclaves ou autres formes de travail forcé, dans des activités illicites comme le trafic de drogue, la prostitution ou les conflits armés. C'est la raison pour laquelle une journée mondiale de lutte contre le travail des enfants a été célébrée hier pour protester contre l'injustice dont sont victimes plusieurs enfants qui travaillent durant de longues journées dans des conditions dangereuses et sont fréquemment exposés au risque de mort. A partir d'une initiative de l'OIT (Organisation internationale du travail), cette journée a commencé à être commémorée en 2002 afin d'attirer l'attention de la société et des gouvernements sur l'importance de l'application des conventions qui déterminent l'âge minimum pour l'admission à l'emploi et celles qui traitent des pires formes de travail des enfants. En parallèle avec l'événement de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, l'OIT commémore l'éphéméride en lançant un vibrant appel pour "marquer un but afin d'éradiquer les pires formes de travail des mineurs jusqu'en 2016. Au moment où des millions de personnes regardent le Mondial de football dans des maisons de confort, il existe près de 215 millions d'enfants qui doivent travailler pour garantir au moins un gîte et un couvert par jour. Autrement dit, survivre au quotidien. L'OIT annonce que l'éducation et les jeux sont des luxes pour ces mineurs désemparés de tout soutien. Dans son rapport global sur le travail des enfants, le BIT indique que le nombre global des enfants qui travaillent a reculé de 222 à 215 millions, soit une baisse de trois pour cent, au cours de la période 2004 à 2008, qui montre un "ralentissement du rythme de réduction à l'échelle globale". En outre, le rapport souligne que la crise économique mondiale pourrait "freiner davantage" le progrès dans le but d'éliminer les pires formes de travail des enfants d'ici à 2016. Le nouveau rapport du BIT, intitulé "Intensifier la lutte contre le travail des enfants", présente de forme détaillée des estimations sur le travail des enfants. Les progrès ont été plus flagrants parmi les enfants âgés de 5 à 14 ans, une tranche d'âge où le nombre d'enfants au travail a baissé de 10 pour cent. Chez les filles, le travail des enfants a considérablement diminué de 15 pour cent. En revanche, il a augmenté chez les garçons (de 8 millions ou 7%. Chiffre également alarmant, le nombre de jeunes gens âgés de 15 à 17 ans impliqués dans une activité économique a augmenté de 20 pour cent passant de 52 à 62 millions. Pour y remédier à cette situation, plus de 450 délégués venus de 80 pays se sont mis d'accord, hier à la Haye, sur une feuille de route qui vise à "augmenter de manière substantielle" les efforts mondiaux pour éradiquer les pires formes de travail des enfants d'ici 2016. Selon le site officiel du BIT, cette feuille de route est approuvée au terme d'une conférence de deux jours sur le travail des enfants, que le gouvernement des Pays-Bas a organisée en coopération avec l'Organisation internationale du travail (OIT). La feuille de route appelle les gouvernements, les partenaires sociaux et les organisations de la société civile à renforcer l'accès à l'éducation, à la protection sociale et au travail décent. Selon toujours la même source, le ministre des Affaires sociales et de l'Emploi du gouvernement des Pays-Bas, Piet Hein Donner, a déclaré que "la feuille de route représente un document essentiel pour favoriser la cohérence et la convergence des politiques nationales et internationales en vue de l'objectif de 2016. Mais ne nous y trompons pas: elle ne signe pas la fin de nos efforts concertés, bien au contraire. Nous devons continuer à nous réunir et à coopérer, ne serait-ce que pour nous encourager, nous inspirer et nous soutenir mutuellement sur le chemin du progrès". La feuille de route invite tout particulièrement les gouvernements "à évaluer l'impact des politiques relatives aux pires formes de travail des enfants, en tenant compte du sexe et de l'âge des enfants, à mettre en place des mesures préventives assorties de délais et à mobiliser suffisamment des ressources financières pour combattre les pires formes de travail des enfants, y compris grâce à la coopération internationale". Elle appelle également les partenaires sociaux à prendre "les mesures immédiates et efficaces qui relèvent de leur compétence afin de garantir en priorité absolue l'interdiction et l'élimination des pires formes de travail des enfants, notamment à travers des politiques et des programmes consacrés au travail des enfants".