Dans le cadre du déroulement de la 19e Coupe du monde de football, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), dans sa première étude consacrée à cet univers, confirme la forte croissance du sport business " mondialer. Ainsi, pour le cabinet d'audit et de conseil, le chiffre d'affaires du sport professionnel et des grands événements sportifs devrait passer de 114 milliards de dollars enregistrés en 2009 à 133 milliards d'ici 2013. Dans ce sens , il y'a lieu de noter que les revenus du sport professionnel progresseront au niveau mondial et en moyenne de 3,8 % par an de 2009 à 2013. Le marché représentera 133 milliards de dollars en 2013, avec deux zones qui resteront supérieures : l'Amérique du Nord et l'Europe. Aussi, la règle veut en matière de sport que les années paires, celles durant lesquelles sont organisées les plus grandes compétitions (les jeux Olympiques d'été et la Coupe du monde, en alternance) l'activité croît plus que les années impairs. De fait, PwC anticipe des taux de 6,7 % et 8,7 % pour 2010 et 2012 (l'année des Jeux de Londres), contre une légère baisse de 0,7 % en 2011 et une petite hausse de 1 % en 2013. Globalement, selon Matthieu Aubusson, associé de PwC France, " la croissance du secteur reste forte, même si on s'approche de la maturité ". En 2006 et 2008, l'activité du " sport business" avait ainsi crû respectivement de 12,3 % et de 8,1 %.Pour sa part, la Coupe du monde en Afrique du Sud générera 3,2 milliards de dollars de recettes pour la Fifa, tandis que les cinq grands championnats européens de football (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie et France) affichent, eux, un chiffre d'affaires global d'environ 7 milliards d'euros, chaque année, et non pas une fois tous les quatre ans. Par contre, l'Asie est considéré, comme un marché encore jeune. En effet, pour ce qui est du sport business, l'Asie pacifique représente 15% du marché mondial. Or, l'Amérique du Nord, et notamment les Etats-Unis, reste le royaume du sport business. Les grandes ligues de sports US (football américain, basket, base-ball, hockey sur glace) et autres événements représentent la moitié (48 %) du marché mondial. La zone Europe ne pèse, elle, que 34 %. L'Amérique du Sud, ou sont centrés les meilleurs sportifs de réputation planétaire, demeure le parent pauvre du secteur, avec une part de marché de 2 %. Sur le plan géographique, l'étude de PwC tempère un peu l'optimisme de ceux qui voient dans l'Asie le nouveau relais de croissance du sport professionnel. Certes, la zone Asie-Moyen-Orient accueille de plus en plus de grands événements. On compte aujourd'hui, par exemple, 7 Grands prix de formule 1 sur 19, contre deux seulement il y a quelques années. Cependant, sa part de marché ne va pas croître d'ici à 2013, selon les prévisions, les taux de croissance asiatiques (6,7 % en 2010 et 3,9 % en 2012) resteront nettement inférieurs à ceux de l'Europe (10,5 % en 2010, 14,1 en 2012). " Le sport professionnel dans cette zone n'est pas encore assez structuré ", commente Matthieu Aubusson. On constate que les compétitions les plus regardées et qui génèrent des droits TV sont européennes, comme citant d' exemple, la ligue des champions. Par ailleurs, les experts ne prévoient pas l'éclatement d'une bulle des droits audiovisuels pour le sport, car l'étude confirme que sur les quatre postes de recettes du sport business, la billetterie, le sponsoring, les droits audiovisuels et les produits dérivés, c'est le sponsoring qui a le plus souffert de la crise en 2008 et 2009. Par un effet de rattrapage, c'est la source de revenus de l'industrie qui progressera le plus à l'horizon 2013, avec un taux annuel moyen de 4,6 %. Mais la vente de billets reste la première ressource : 43,2 milliards de dollars de recettes en 2009, 49 milliards en 2013. Le marché mondial passera, selon eux, de 23,1 milliards de dollars en 2009 à 26,7 milliards en 2013. " Dans un contexte de baisse des revenus publicitaires, les chaînes de télévision payantes ont renforcé leurs positions en acquérant la majeure partie des droits "premium" qui permettent de recruter et de fidéliser des clients ", expliquent-ils. En d'autres termes, le Canal+ et autres Sky ont encore besoin du sport. Le seul péril pour eux, et pour l'économie du sport : la protection des droits dans un univers de contenus numériques en développement. La comparaison avec la musique et le cinéma s'impose. A ceci , il y a lieu de préciser que les programmes sport " premium " sont en direct, plus difficiles à pirater que des oeuvres enregistrées.