On ne cessera jamais de le dire : “ Alger, capitale de la culture arabe, 2007 ” est une occasion inouïe qui a permis à plus de deux dizaines de projets cinématographiques alors gelés, d'être “ décongelés”. On n'aura jamais vu autant de chantiers ni autant de films qui naissent depuis la période faste de notre cinéma, celle qui a suivi l'indépendance. Même si les infrastructures cinématographiques, -les salles, et réseaux de distribution- n'ont pas évolué en chiffres, il n'en demeure pas moins que des œuvres se font et que des cinéastes qui n'ont pas tourné des images pendant belle lurette reviennent par la grande porte à la galaxie du 7e art. L'occasion est double : d'abord il y a l'événement d' “ Alger, capitale de la culture arabe 2007 ” qui s'étalera dans le temps et dans l'espace, ensuite il y a l'institutionnalisation par le ministère de la Culture du festival du cinéma à Alger. C'est ainsi que plusieurs projets de films de fiction et de documentaires, qui seront signés et par des réalisateurs algériens et par des étrangers, sont au programme de cette année. Déjà Sid Ali Mazif a eu le feu vert, c'est-à-dire le pécule pour réaliser une série de films documentaires (de 45 à 52mn), qui s'intitulent“Destin de femmes ”. Le projet déjà lancé en 2005 avec la conception d'un premier film Na Taous. La série se compose de six moyens-métrages tous dédiés à la femme. Ces œuvres sont, en fait, des enquêtes approfondies sur tout ce qu'ont entrepris les femmes pour leurs droits et le code de la famille. Toujours au chapitre, “ femmes”, Na Taous revient sur les manifestations et le mouvement féministe de 1990 jusqu'en 2005 tandis que le troisième film traite de la violence contre les femmes. De son côté, Ghaouti Bendedouche, qui n'a pas signé grand-chose depuis, La voisine, sortie en 2002, a proposé pour la télé une série policière “Les Aventures du commissaire El Kindi ”. Un projet qui n'a pas vu le jour puisque le réalisateur s'est mis sur le chantier d'un long métrage qui s'intitule, L'Archipel des sables, une coproduction algéro-française dont la thématique traite du choc des civilisations. Pour sa part, Mohamed Bensalah lancera 52 portraits baptisés “Chronique des gens ordinaires” pour le compte de l'ENTV et réalisera un film documentaire sur le Fort Liédot (La Rochelle). Ce film est une coproduction algéro-française, et son récit est celui de l'incarcération des militants du FLN en France dans la prison de Liédot. Costa-Gavras a déjà mis en boite son “ Colonel ” vu à Constantine à Sétif et à Alger. Mohamed Chouikh qui a sorti l'an dernier, Le hameau des femmes est sur un autre projet, L'andalou sauf que, selon certaines sources, le budget qui lui a été octroyé ne lui suffit pas, le tournage est donc ajourné. Aït Saada Mokrane a lancé la semaine dernière, un film d'expression kabyle qui s'intitule, Mimezrane ” (la fille au tresses). Il faut savoir, également, que pas moins de 22 films et autant de courts et de documentaires sont en train de marmonner dans les studios et autres bureaux en prévision surtout de l'événement dans l'événement d' “ Alger, capitale de la culture arabe 2007 ” : le festival du cinéma à Alger prévu pour l'été prochain. Reste à savoir si la salle Atlas qui devait ouvrir ses portes en début d'année sera prête, parce qu'il est impensable de faire la fête du cinéma avec des salles qui se comptent sur les doigts d'une seule main.