La semaine dernière, " Alger, capitale de la culture arabe " a marqué un grand arrêt sur la production cinématographique réalisée dans ce cadre-là. Films en chantier, en suspens, en difficulté financière ont pu voir le jour grâce à l'aide toute relative- 1 milliard de centimes pour chaque film- du commissariat de cette manifestation. Heureux événement qu'est la naissance en même temps de plusieurs films dont certains ont mis près d'une décennie pour être bouclés. Rien que la semaine dernière, pas moins de cinq longs métrages dont, Mel Watni de Fatiha Belhadj, Ayrouwen de Brahim Tsaki, Chacun sa vie de Ali Ghanem, Cartouches gauloises de Mahdi Charef, ont été à l'affiche de la salle El Mouggar, en avant-première. Ça vaut ce que çà vaut, mais la sortie en cascade de longs métrages algériens, donne du punch à une cinématographie qui a de plus en plus de peine à s'étoffer. L'on a vu des cinéastes perdus dans la nature revenir au-devant de la scène, à l'image de Ali Ghanem et surtout Brahim Tsaki, qui l'un comme l'autre ont peiné pour convaincre les bailleurs de fonds de tous bords, pour une ultime aide. On a vu nos rares salles sombres ouvertes au vent, et aux productions étrangères, tant des images de chez-nous ne se faisaient qu'accessoirement. Le 7è art, ce monde magique qui peut fait tourner l'économie d'un pays, son image, ses valeurs a connu une véritable descente aux enfers depuis la fin des années 90, et si ce n'était pas l'aide quasi, systématique de la télévision algérienne, les films algériens n'auraient jamais vu le jour. Avoir un répertoire de films ne signifie pas avoir une cinématographie nationale, puisque celle-ci a ses propres règles, ses propres mécanismes et systèmes. Des films algériens naissent malheureusement de façon sporadique, lors d'événements politiques qui animent les scènes à l'image de "Alger, capitale de la culture arabe 2007 " ou encore de "L'Année de l'Algérie en France 2003 ". Une fois que les lampions de ces événements sont éteints, il serait difficile pour ne pas dire impossible à nos cinéastes de reprendre les chemins des plateaux de tournage, tant cet exercice impose des moyens tellement lourds que ça peut donner le tournis même aux plus résistants des réalisateurs. Dans les grands chantiers de " Alger, capitale de la culture arabe", une part de 22 films a été donnée pour le secteur de l'image et du son. Ces films dont la plupart ont déjà vu le jour puisque 2007 tire à sa fin, n'ont pas été totalement montés grâce aux subventions du commissariat qui régit cette manifestation. La plupart de ces œuvres étaient soit en post-production, ou encore en montage financier, le commissariat d' "Alger, capitale de la culture arabe " n'a fait que bonifier ou équilibrer les besoins d'une mise en boite. L'enveloppe allouée à chacun des longs métrages retenus dans ce cadre-là ne dépasse pas un milliard de centimes, de quoi ne pas couvrir même pas les frais de la pellicule. En attendant que l'Etat décide d'ouvrir les champs de l'image et du son, il est toujours heureux d'accueillir quelques films qui font de notre pays, une contrée non orpheline de sa propre image.