Malgré l'introduction, en mai dernier, d'une demande de conciliation auprès de l'inspection du travail d'El Hadjar (Annaba) autour d'une plateforme de revendications et malgré la médiation du wali d'Annaba, et les déclarations de M. Le Gouic quant à la situation de l'usine ArcelorMittal Annaba qui "peut rapidement devenir difficile en cas d'une nouvelle grève", rappelant que le salaire de base moyen des travailleurs a "augmenté de 25% depuis janvier 2009 et augmentera encore de 5% le 1er juillet" , le président du syndicat d'ArceloreMittal Annaba, M. Smaïn Kouadria, a annoncé, hier, que les travailleurs vont entamer un mouvement de "grève illimitée" à partir du 21 juin prochain, bien que "les portes du dialogue restent ouvertes". Un service minimum sera, cependant, assuré au niveau de l'usine. La décision de ce débrayage avait été prise, rappelle-t-on, à l'unanimité par les travailleurs, jeudi dernier, au cours d'une assemblée générale organisée au sein du complexe, en présence de 4 000 travailleurs et d'un huissier de justice. Le syndicat revendique essentiellement "l'augmentation des salaires et les mesures d'accompagnement liées à la mise à la retraite". Pour sa part, la direction générale du complexe, rappelle-t-on, a réagi, mardi dernier, à l'appel à la grève, en soutenant notamment que la situation de l'usine ArcelorMittal Annaba "peut rapidement devenir difficile en cas d'une nouvelle grève", et en affirmant que le salaire de base moyen des travailleurs a "augmenté de 25% depuis janvier 2009 et augmentera encore de 5% le premier juillet prochain". Jeudi, la direction a envisagé l'opération de départ volontaire pour le personnel. L'offre vient d'être faite en priorité aux salariés de l'administration et du service commercial. Une compensation financière de 3 millions de dinars est proposée en guise de dédommagement. Pour autant, La direction craint que la grève ne ralentisse l'activité du complexe. Vincent Le Gouic a précisé auparavant, dans un message aux travailleurs, que le débrayage de janvier a coûté 6 millions de dollars au complexe, avec une perte sèche de 36 000 tonnes de production. Les travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba avaient observé, en janvier dernier, un arrêt de travail qui avait duré 9 jours, le syndicat réclamant alors le lancement du plan d'investissement et la réhabilitation de la cokerie, rappelle-t-on. L'usine emploie actuellement quelque 6.000 travailleurs. Sa capacité théorique de production est de 2 millions de tonnes d'acier liquide par an.