Comme annoncé et voté le 10 juin par les travailleurs, un arrêt de travail illimité a été décidé pour appuyer des revendications salariales. Le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal à Annaba est paralysé, depuis hier matin par une grève illimitée lancée par le syndicat d'entreprise. Le secrétaire général de ce syndicat, Smaïn Kouadria, a déclaré que "les installations de l'usine sont à l'arrêt", précisent que la grève est suivie massivement par les travailleurs. Pour autant, il a rappelé que le syndicat d'entreprise réclame également, en plus des revendications liées à l'augmentation des salaires et à l'investissement, "l'application d'un avenant à la convention de branche signé entre la Fédération des travailleurs de la mécanique, de l'électricité et de l'électronique (FNTMEE) et la Société de gestion des participations de l'Etat, Translob", qui est actionnaire à hauteur de 30% dans cette entreprise sidérurgique. Selon le quotidien électronique TSA, le directeur général d'ArcelorMittal Annaba, Vincent le Gouic, a déposé deux plaintes, dont une pour grève illégale, à l'encontre du secrétaire général du conseil syndical de l'entreprise. Le quotidien en question rapporte que selon le représentant des syndicalistes, M. Mouloud Rached, la direction générale a demandé la suspension pure et simple de la grève pour non respect des dispositions de la loi régissant les conflits. Le tribunal d'El Hadjar a d'ailleurs déclaré cette grève illégale. La direction a déjà estimé, le 15 juin dernier, que cette grève était "illégale", car toutes les démarches entreprises ne sont pas conformes à la loi et à la convention collective. Pour mieux se positionner, la direction, à travers un bulletin "infos-usine" spécialement publié avant l'arrêt de travail effectif et adressé à tous les salariés, a averti ceux qui décideraient d'entreprendre une aventure illégale qui mettrait en péril la vie de l'entreprise. Selon M. Kouadria, deux navires, le premier chargé de 22 000 tonnes de coke, en provenance de Pologne, destinées au complexe, et le second devant transporter 4 000 tonnes de fonte en gueuse (lingots sortis du haut-fourneau) à exporter vers l'Espagne, se trouvent à quai au port d'Annaba mais ne seront pas traités tant que la grève continue. Toutefois, il regrette l'échec des négociations avec la direction générale de l'usine, malgré les tentatives de médiation et de conciliation menées par deux membres du secrétariat de la Centrale syndicale UGTA et du wali d'Annaba. L'usine ArcelorMittal Annaba emploie quelque 6.000 travailleurs. Sa capacité théorique de production est de 2 millions de tonnes d'acier liquide par an. Vincent Le Gouic, le P-DG de l'entreprise, a déclaré, précédemment, que le débrayage de janvier a coûté 6 millions de dollars au complexe, avec une perte sèche de 36 000 tonnes de production. Reste à savoir combien coûtera ce nouveau débrayage.