Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M. Youssef Yousfi, a procédé, hier, à Alger, à l'ouverture des travaux de la première réunion du conseil ministériel, dans le cadre du projet "intégration progressive des marchés de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie au marché de l'électricité de l'union européenne". Le conseil a regroupé aussi, la ministre marocaine de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Amina Benkhedra, le ministre tunisien de l'Industrie et de la technologie, Affif Chelbi, ainsi que le Commissaire européen chargé de l'Energie, Gunther Oettinger. La tenue de cette rencontre s'inscrit dans le cadre de l'exécution du protocole d'accord signé à Rome (Italie) en décembre 2003 par la commission européenne et les ministres maghrébins chargés de l'Energie (Algérie, Maroc,Tunisie), à l'occasion d'un conseil des ministres euro-méditerranéen. Ainsi, dans ce sens, M. Youssef Yousfi, a appelé, à dynamiser le projet de création du marché de l'électricité maghrébin devant constituer " la base d'une coopération entre l'UMA et l' UE dans ce domaine ". "L'Algérie croit profondément que la création d'un marché régional de l'électricité constitue le socle d'une coopération bénéfique entre les deux rives de la Méditerranée", a déclaré M. Yousfi lors de cette réunion. Aussi, M. Yousfi a estimé, à ce propos, qu'un souffle nouveau "s'impose" aux pays du Maghreb pour dynamiser ce processus qu'ils se sont engagés à concrétiser. Soulignant, entre autres, les réformes engagées depuis 2002 dans le secteur énergétique, le ministre a indiqué qu'elles sont basées sur " l'instauration d'un marché intérieur de l'énergie libre, ouvert et transparent ". Il a cité, à ce propos la loi sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisation promulguée en 2002 qui répond "aux exigences d'un marché ouvert et compétitif, offrant une liberté d'importer et d'exporter de l'électricité. "L'Algérie a également joué un rôle croissant dans le développement des grands réseaux de transport d'électricité dans l'espace méditerranéen", a-t-il poursuivi, signalant que les échanges avec les pays voisins sont "en plein essor"."Les trois pays se sont attelés à la construction de lignes d'interconnections de grande puissance, en vue d'améliorer les échanges électriques", a précisé le ministre. S'agissant toujours du perspective de création d'un espace énergétique euro-méditerranéen , le Dr Amina Benkhedra, a souligné dans ce contexte que ceci entre déjà dans une dynamique dont les interconnexions existantes constituent les jalons importants. " Leur expansion spatiale et leur renforcement au niveau national et transnational permettront au Maghreb interconnecté de dépasser le stade actuel des secours mutuels instantanés pour créer un véritable marché maghrébin et développer des accords commerciaux à plus long terme vers l'Europe ". L'Algérie et le Maroc sont déjà reliés par une interconnexion de 400kv en vertu d'un accord signé en juillet 2008, une autre interconnexion est déjà opérationnelle depuis quelque temps et qui doit subir encore un renforcement pour accélérer le transport de l'énergie électrique vers l'Espagne via le Maroc. Une troisième interconnexion devant relier la Tunisie à l'Italie est également prévue dans le cadre de la création de la boucle électrique euro méditerranéenne. Quant à M. Gunther Oettinger, ce dernier a affirmé que " l'intégration du marché de l'électricité maghrébin dans le processus du marché de l'union européenne , est important dans le but de développer et produire en parallèle de l'énergies renouvelable ". Il a même précisé que des investissement à grande échelle sont en train de se faire dans le secteur des énergies renouvelables tout en réunissant des conditions cadres appropriées à sa mise en place ( la possibilité pour le transport et le commerce de l'électricité dans toute la région, tant sur les aspects réglementaires et techniques, est sans aucun doute un élément essentiel). Enfin, conclusion la réunion du conseil de l'UMA, l'UE s'est finalisé par l'adoption d'un plan d'action à moyen terme pour la période 2010-2015. Les ministres face à cela ont confirmé " leur volonté de poursuivre les réformes de leurs secteurs énergétiques nationaux " et de " mettre à profit les possibilités offertes par la coopération bilatérale entre leurs pays respectifs et l'union européenne afin de mener à bien les réformes et développer leurs secteurs énergétiques nationaux ".