L'euro se repliait légèrement sous le seuil de 1,24 dollar, après avoir profité indirectement de la décision de la banque centrale de Chine ce week-end d'assouplir le taux de change du yuan, un geste susceptible, jugent les cambistes, de favoriser les investissements à risque. Vers 13H30 GMT, l'euro reculait face au dollar à 1,2383 dollar contre 1,2403 vendredi vers 21H00 GMT, mais progressait face au yen à 113,01 yens contre 112,71 yens. Le dollar montait face au yen à 91,27 yens contre 90,87 vendredi. Après avoir profité comme l'ensemble des monnaies à risque de l'engagement chinois à assouplir sa politique de taux de change, l'euro reculait légèrement. "Il a déjà des signes que la première réaction à l'annonce de la Banque centrale de Chine s'épuise", constatait Jane Foley, analyste chez Forex.com, ajoutant aussitôt "les inquiétudes de la semaine dernière sur la santé du secteur bancaire européen sont intactes". Dans la matinée, la monnaie unique avait accueillie favorablement la décision de la Chine de favoriser une plus grande souplesse dans la fluctuation de sa monnaie et de poursuivre la réforme du mécanisme de taux de change du yuan. Cette décision "pourrait bien diminuer la probabilité d'une hausse des taux d'intérêt chinois à très court terme" expliquait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Le marché attend à présent les deux jours de réunion de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), à partir de mardi, à l'issue de laquelle elle devrait redire sa volonté de maintenir son taux quasi nul aussi longtemps que possible pour accompagner la reprise. La semaine dernière, l'euro avait entamé un rebond, passant de quelque 1,21 dollar à plus de 1,24 dollar, les cambistes retrouvant un peu foi en cette devise après le succès d'émissions obligataires européennes et l'engagement pris par les Européens de faire la transparence sur les comptes de leurs banques. L'euro a chuté trop vite ces dernières semaines, il fallait que la devise respire. En effet, au 1er janvier, l'euro cotait 1,44 dollar, et en décembre 2009, il valait même 1,51 dollar. Autrement dit, entre ce plus haut et le point bas touché début juin à 1,19, l'euro a chuté de plus de 21% ! A moyen terme, malgré cinq temps de baisse depuis les plus hauts de décembre dernier, la tendance reste encore fragile. Même si la monnaie unique ne semble pas vouloir trop réagir aux préoccupations européennes sur la santé des finances publiques de ses pays - y compris les rumeurs en Espagne, démenties - la situation macroéconomique sur le Vieux Continent reste morose, entre une croissance molle et un chômage fort, assortis de politiques budgétaires rigides.