L'euro est tombé, hier, à 1,3112 dollar pour un euro, un nouveau plus bas depuis un an, les inquiétudes sur l'avenir de la monnaie unique restant très fortes malgré les prêts accordés ce week-end à la Grèce. Vers 11H00 GMT (13h00 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,3131 dollar, contre 1,3187 dollar lundi vers 21H00 GMT. Vers 10H55 GMT, la monnaie unique a plongé jusqu'à 1,3112 dollar, son niveau le plus faible depuis fin avril 2009. Bien que la Grèce ait obtenu ce week-end de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI) des prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans, l'euro a continué à s'enfoncer. La monnaie unique reste durement pénalisée par crainte que la Grèce ne parvienne pas à redresser ses finances publiques et que la crise ne s'étende à d'autres membres de la zone euro, ce qui pourrait compromettre sa survie même. Le plan de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international "ne résout pas les problèmes budgétaires de la Grèce et il ne fait certainement rien pour réduire les problèmes du Portugal ou de l'Espagne", commentait ainsi Jane Foley, économiste chez Forex.com. "Avec un taux d'intérêt fixe, une économie en récession, et d'importants mouvements de protestation, rien ne garantit que le gouvernement grec puisse réussir à faire les baisses de dépenses publiques nécessaires, qui sont une condition des prêts" offerts par la zone euro et le FMI, détaille-t-elle. "L'euro est à la croisée des chemins. Sa survie dépend de l'union politique", estiment pour leur part les économistes de Standard Chartered. Selon eux, la crise grecque met en lumière le fait qu'un "seul taux d'intérêt ne convient pas à tous", et que l'union monétaire aurait besoin "d'un ministère des Finances unique". La Grèce a dévoilé dimanche un plan de rigueur sans précédent visant à réduire son déficit public de 30 milliards d'euros supplémentaires sur trois ans pour le ramener fin 2014 en-dessous de 3% du produit intérieur brut (PIB). En échange, elle a obtenu l'accord de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI), pour des prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans. La Banque centrale européenne a décidé lundi d'assouplir ses règles de crédit pour les obligations grecques, une mesure exceptionnelle prise pour la bonne cause mais en contradiction avec ses principes et susceptible d'écorner sa crédibilité. Fondée sur une argumentation "douteuse", cette décision "n'est pas exactement de nature à améliorer la crédibilité de la BCE et elle pourrait faire pression sur l'euro", juge M. Leuchtmann. Enfin, un indicateur décevant achevait de plomber l'atmosphère de la zone euro: les ventes de détail ont chuté de 2,4% sur un mois en Allemagne en mars, un chiffre largement inférieur aux attentes. L'euro se dirigeait vers le seuil de 1,30 dollar dollar mardi, après avoir enchaîné les plus bas depuis un an, plombé par la crainte que la Grèce ne parvienne pas à redresser ses finances et par la peur d'une contagion de la crise au sein de la zone euro, notamment en Espagne. L'euro était également en baisse face à la monnaie nippone, à 123,42 yens contre 124,71 yens lundi soir. Le billet vert était quasi-stable face au yen, à 94,41 yens contre 94,55 yens la veille. Vers 12h00 GMT, la livre britannique s'inscrivait en hausse face à l'euro, à 86,22 pence mais en baisse face à la monnaie américaine, à 1,5162 pour un dollar. La monnaie helvétique était stable face à l'euro à 1,4325 franc suisse pour un euro, et en baisse face au dollar, à 1,0958 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1.184,25 dollars contre 1.179,25 dollars lundi soir. Le yuan chinois a fini à 6,8268 yuans pour un dollar contre 6,8253 yuans lundi.