L'euro est tombé vendredi sous le seuil de 1,21 dollar pour la première fois depuis mi-avril 2006, dans un regain d'inquiétudes quant à la reprise en zone euro, et sur un marché anxieux avant la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain. Vers 11H50 GMT (13H50 à Paris), l'euro a chuté jusqu'à 1,2038 dollar, son plus bas niveau depuis le 3 avril 2006, pénalisé par un regain d'inquiétudes sur la santé budgétaire de la zone euro, des analystes craignant que la crise de la dette fasse caler la reprise économique dans la région. En effet, les analystes de la banque HSBC ont abaissé vendredi leur recommandation sur l'Europe, hors Royaume-Uni, de neutre à sous-pondérée, car "il reste encore beaucoup trop d'incertitudes sur la santé des banques, sur l'avenir de l'euro, sur les dettes souveraines, et sur la croissance pour prendre des risques sur cette région actuellement". Ces craintes poussaient les cambistes à se réfugier auprès d'investissements plus sûrs comme le billet vert, et le franc suisse. Le dollar perdait également du terrain face à la devise nippone, à 92,10 yens contre 92,69 yens jeudi. "Les chiffres de l'emploi (américain) portent un coup à l'enthousiasme sur la reprise" économique mondiale, commentait Joshua Raymond, analyste chez City Index. En effet, l'économie américaine a créé 431.000 emplois en mai, soit une progression nettement moins bonne qu'espéré, selon le rapport mensuel du département américain du Travail sur l'emploi et le chômage publié vendredi. Et la baisse légèrement plus forte que prévu du taux de chômage, à 9,7%, n'a pas suffi à calmer la nervosité des investisseurs "qui peuvent désormais se poser des questions sur la vigueur de la reprise du marché de l'emploi américain", prévenait M. Raymond. Avant même la publication de ces chiffres, les cambistes déjà fuyaient les investissements à risque pour se réfugier auprès de valeurs jugées plus sûres comme le billet vert et le franc suisse. Ainsi, la monnaie unique a chuté jusqu'à 1,2019 dollar vers 12H35 GMT, un plus bas depuis le 29 mars 2006, et est tombée vers 11H05 GMT à un nouveau plus bas historique face à la devise helvétique, à 1,3867 franc suisse pour un euro. "Après quelques jours loin des projecteurs, la crise de la dette en Europe fait son retour sur le devant de la scène", commentait David Morrison, analyste chez GFT, citant notamment des craintes de contagion de la crise hors de la zone euro, à la Hongrie et la Roumanie. En Hongrie, des déclarations alarmistes de responsables du parti au pouvoir sur la situation économique du pays ont remis en cause la crédibilité financière d'un Etat qui est, afin d'éviter une banqueroute, sous perfusion de 20 milliards d'euros mis à disposition par le Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne (UE) et la Banque centrale européenne (BCE) depuis l'automne 2008. Autre élément poussant les cambistes vers la sécurité, les analystes de la banque HSBC ont abaissé vendredi leur recommandation sur l'Europe, hors Royaume-Uni, de neutre à souspondérer, car "il reste encore beaucoup trop d'incertitudes sur la santé des banques, sur l'avenir de l'euro, sur les dettes souveraines, et sur la croissance pour prendre des risques sur cette région actuellement".