Le procès en appel de l'affaire de pêche et de transbordement illicites de 210 tonnes de thon rouge dans les eaux territoriales algériennes, prévu hier à la cour d'Annaba, a été reporté au 7 juillet sur la demande de la défense, a indiqué l'APS citant une source judiciaire. Le tribunal correctionnel de Annaba en charge de ce procès, avait rendu, rappelle-t-on, son verdict en avril dernier. Poursuivis pour les chefs d'inculpation de contrebande, pêche non autorisée dans les eaux territoriales algériennes, trafic d'influence et évasion fiscale, les neuf accusés ont été condamnés à trois ans de prison ferme chacun assortis de lourdes amendes. La première, d'un montant de 8 milliards de dinars, en dédommagement pour le préjudice subi par le Trésor public, et la seconde, de 78 millions de dinars, pour dédommager les Douanes. Révélée en juin 2009, cette affaire concerne neuf mis en cause, dont cinq de nationalité turque et deux responsables du ministère de la Pêche, qui étaient en poste au moment des faits, à savoir le secrétaire général du ministère de la Pêche et le directeur de la pêche maritime et océanique de la wilaya d'Annaba. Il y a lieu de rappeler que les faits de cette affaire remontent à juin 2009, lorsque les gardes-côtes de la façade maritime Est ont interpellé des responsables de pêche de nationalité turque à bord de trois embarcations, un bateau turc de pêche et deux remorqueurs équipés pour la pêche au thon à 3 miles au large de Annaba. Une enquête a aussitôt été enclenchée par les services concernés, qui ont pu dévoiler que les mis en cause pratiquaient la pêche au thon rouge sans autorisation avec la complicité d'un armateur algérien. Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont pu remonter jusqu'au secrétaire général du ministère de la Pêche et le directeur de la pêche maritime et océanique, soupçonnés d'être à l'origine des facilitations accordées à l'armateur turc. Il est à rappeler, par ailleurs, qu'avant même que le tribunal correctionnel d'Annaba ne décide du renvoi du procès en octobre dernier pour complément d'informations et la convocation d'autres témoins, dont de hauts cadres du ministère de la Pêche, le représentant du ministère public avait requis huit années de prison ferme à l'encontre du secrétaire général du ministère et six années de prison ferme pour le directeur de la pêche, les armateurs dont les Turcs et les commandants des thoniers.