Le RCD, après avoir boycotté les élections de 2002, se trouve, à la faveur des législatives du 17 mai 2007, présent avec des listes de candidats dans les 48 wilayas du pays et dans les circonscriptions électorales de la communauté algérienne établie à l'étranger. "Nous n'avons jamais cessé de nous déployer sur l'ensemble du territoire national. Si le RCD n'avait pas mobilisé ses militants, consolidé ses structures, il n'aurait pas pu faire un congrès comme celui que nous avons organisé dernièrement", a souligné le Dr Saïd Sadi, selon lequel sa formation a réussi à avoir "une visibilité en matière de préparation à ces élections". "Nous n'avons jamais voulu dire que le RCD est un parti d'élite. Nous considérons que la qualité fait partie du débat démocratique. On peut avoir un discours, un programme de qualité et vouloir le faire partager au plus grand nombre de personnes", note-t-il. Le Dr Saïd Sadi rappellera qu'au sortir du dernier congrès, son parti a retenu le slogan "Ensemble pour l'Algérie de demain". "Nous considérons que le moment est venu pour que les patriotes essayent chacun à son niveau, de faire l'effort de trouver un compromis dans la société algérienne". Pour lui, il est normal que le pôle des conservateurs se structure. Comme il est tout à fait normal que le pôle des islamistes, qui active dans la légalité, se structure et "il est normal que le pôle des républicains et des démocrates essaie de trouver un compromis. Donc, notre slogan est clair". La recommandation des dernières assises du congrès invite à ouvrir les statuts du parti à la société civile, aux autres acteurs qui viennent d'autres partis politiques. A cet effet, le président du RCD dira que les têtes de liste des wilayas de Sidi Bel-Abbès, Relizane et Bordj Bou-Arréridj viennent d'autres formations politiques. Il ajoute que dans les wilayas d'Oran, Tébessa, Annaba et Aïn Defla, les candidats du parti sont des acteurs de premier plan de la société civile. Revenant sur le compromis dans la société algérienne auquel aspire le RCD, M. Sadi explique : "Nous sommes tous d'accord pour dire que l'Algérie est revenue d'un péril qui l'a menacé. Qu'est-ce qu'un compromis politique ? Il y a, me semble-t-il, une opportunité pour que la classe politique algérienne parvienne à établir un certain nombre de thèmes qui doivent préfigurer dans toutes démarches partisanes. Nous devons pouvoir nous mettre d'accord pour établir un audit sur les ressources de la nation". Il précise que ce n'est pas une demande partisane, c'est une nécessité, et une visibilité qui détermine "la crédibilité de l'action politique. Nous devons arriver ensemble à nous dire que nous aurons à nous mobiliser contre la violence et la corruption. C'est une exigence éthique qui est attendue par nos compatriotes". Du point de vue du Dr Sadi, la communication est synonyme de paix. "Il faut trouver les instruments et les instances qui permettent à la société civile de s'exprimer". Sur un autre registre, le leader du RCD indiquera que "concernant la question du week-end universel, je n'ai pas trouvé un Algérien qui me dise que nous devons rester dans une situation pareille en Algérie avec quatre jours de panne économique. On peut aménager un espace pour la prière comme le font d'autres pays musulmans, et redonner l'occasion à nos opérateurs économiques d'être en compétition, en situation favorable avec un marché qui ne fait pas de cadeaux". Sur un autre volet, M. Sadi ajoutera que la justice doit faire des efforts. "Le droit des affaires, c'est l'essentiel aujourd'hui du marché mondial. Notre justice est défaillante sur ce sujet. La classe politique doit se mettre d'accord pour demander et formuler ce genre d'exigence". Il y a, de l'avis du président du RCD, une possibilité de lancer un certain nombre de chantiers qui absorbent, mobilisent et occupent les jeunes qui sont sans qualification. "Ce sont les plus fragiles, les plus exposés à la délinquance, voire même aux actions de terrorisme et autres". Trois thèmes majeurs vont dominer la campagne électorale du RCD. Dans un premier lieu, "nous ne devons pas renier nos aînés, à savoir ceux qui ont rédigé la Déclaration du premier novembre 54 et qui font partie d'une génération d'exception, et ceux qui ont organisé le congrès de le Soummam. Ceux qui se sont battus nous ont laissé un message sur lequel nous devons appuyer notre conduite d'aujourd'hui. C'est un Etat démocratique et social qui a mobilisé les Algériens de l'époque. Il faut le dire à notre jeunesse. La deuxième des choses, c'est de dire aux jeunes travailleurs et aux catégories les plus fragilisées qu'il y a des partis qui se battent pour que la transparence, l'équité arrivent à réguler la vie institutionnelle" explique-t-il. A ses yeux la corruption n'est pas une fatalité, même s'il se dit aussi scandalisé que tout Algérien sur ce que subit aujourd'hui le pays. Pour ce qui est du troisième thème, le président du RCD soulignera que le Parlement doit constituer un lieu de débats. "Nous proposons à ce l'Algérie se dote d'un bâtiment physique qui soit digne d'un Parlement Le statut de député ce n'est pas tellement un problème de masse salariale, ce qui nous intéresse ce sont les moyens qui permettent au député d'être le véritable ambassadeur du peuple auprès des institutions. Le Parlement, c'est la voix du peuple et il faut construire un Parlement à la mesure de ses ambitions".