Baignant trois continents et porteur de nombreuses identités, l'espace méditerranéen fait l'objet à l'AFD d'une stratégie de développement spécifique s'inscrivant dans le cadre de la politique européenne de voisinage et de l'Union pour la Méditerranée. L'AFD intervient au Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) depuis 1992. Elle a depuis élargi son champ d'action à l'Egypte, la Jordanie, les Territoires palestiniens, le Liban, la Syrie et la Turquie. Ses interventions visent à renforcer la croissance et la convergence des économies du Sud avec celles du Nord, à promouvoir le développement durable du bassin méditerranéen, bien public mondial, et à favoriser la cohésion sociale en réduisant les facteurs de conflits. Les engagements du groupe dans la région ont connu une très forte croissance (+26% par an depuis 2002) pour atteindre 1,16 milliard d'euros en 2009 et représentent environ 40% des engagements annuels de l'AFD dans les pays étrangers. Ces interventions se font presque exclusivement sous forme de prêts. Les financements AFD visent le renforcement de la croissance et à la convergence des économies méditerranéennes du Sud et du Nord, la promotion du développement durable du Bassin méditerranéen, bien public mondial et la promotion de la cohésion sociale afin de réduire les conflits. Ces finalités se déclinent en cinq objectifs pour l'ensemble de la zone à savoir élever le niveau de développement humain, promouvoir un développement agricole et rural contribuant à la sécurité alimentaire, contribuer à la modernisation du secteur productif, favoriser un aménagement territorial équilibré, encourager une gestion raisonnée des ressources naturelles et une protection du patrimoine culturel. Notons que l'AFD a vocation à devenir une "banque universelle" qui doit encourager la croissance dans les pays pauvres et émergents, en favorisant notamment le secteur agricole, a déclaré récemment son nouveau président, Dov Zerah, ajoutant que "nous prêtons aussi bien dans les pays les moins avancés que dans les pays à revenus intermédiaires et les pays émergents (...), avec des outils différents selon les projets et les opérateurs". Interrogé sur les risques d'une politique favorisant l'octroi de prêts plus que de dons, qui se ferait au détriment des pays africains les plus pauvres offrant peu de capacité de remboursement, il a assuré que les pays sahéliens, à l'exception du Niger, avaient aujourd'hui "un taux de croissance de 5%".