L'Agence française de développement (AFD) intervient depuis plusieurs années en Algérie avec, pour objectif, appuyer des projets, qu'ils soient publics ou privés, et même des pouvoirs publics locaux. C'est au titre d'ailleurs de l'aide au développement qu'agit l'AFD comme l'a longuement expliqué son directeur pour l'Algérie, M. Denis Cassat, qui intervenait hier matin au niveau de la CCIO. Devant des opérateurs économiques à qui il fera un exposé de la CCIO, des missions et prérogatives de l'AFD, M. Denis Cassat annoncera que depuis les années 2000, les engagements financiers de l'AFD avaient atteint les 350 millions d'euros avec un reste à verser de 100 millions d'euros. Parmi les projets les plus importants qui ont bénéficié d'un appui de la part du groupe AFD, composé en fait de plusieurs structures soit sous forme de prêt ou de subvention, l'on citera en 2001 le transfert d'AEP du barrage de Taksebt vers l'agglomération algéroise. Le montant d'un prêt concessionnel de l'ordre de 30 millions d'euros à l'Etat a été accordé dans ce cadre. En 2003, c'est encore un autre prêt au bénéfice toujours de l'Etat pour un montant de 50 millions d'euros destiné au programme de reconstruction des zones touchées par le séisme de 2003 ; c'est là, nous dit notre interlocuteur, le montant le plus élevé engagé par l'AFD. D'autres programmes publics ont pu bénéficier d'un appui comme celui destiné au système éducatif algérien, ou encore pour le renforcement des capacités commerciales. Il s'agit dans ce cas précis d'un appui via le ministère du Commerce pour des formations permettant la création d'un label de qualité pour des produits destinés à l'exportation. Pour ce qui est du secteur privé, l'intervenant a été sollicité pour expliquer dans quelle mesure les opérateurs privés ayant un projet peuvent bénéficier directement de la part de l'AFD de prêts, sachant justement que cet organisme dispose encore comme instrument d'un fonds de garantie destiné aux entreprises. Mais pour le représentant de l'AFD, il ne peut y avoir de relation directe entre les chefs d'entreprise et l'AFD puisque les projets doivent être financés par les banques algériennes qui, à leur tour, vont partager “le risque avec l'AFD” dont les taux d'intérêt sont de l'ordre de 2%. Parmi les projets du secteur privé ayant bénéficié d'un financement avec appui de l'AFD, l'on cite la création d'une société de capital risque appelée Finalep avec deux banques publiques et de la BEI, mais qui tarde à se concrétiser. Plus concrètement, une ligne de crédit à long terme accordée au CPA, un engagement financier en faveur de deux opérateurs privés de téléphonie mobile pour 36,9 millions d'euros, ou encore une participation au capital de Maghreb Leasing Algérie sont à mettre à l'actif des activités de l'AFD en Algérie. F. Boumediene