La valorisation de la phoeniciculture est l'un des impératifs de la politique de renouveau agricole en Algérie. aussi, et dans l'objectif de préserver notre patrimoine phoenicicole, une enveloppe de 143,12 millions DA est consentie par le ministère de l'agriculture et du développement rural pour la lutte préventive contre les maladies du palmier dans dix wilayas productrices de dattes. Selon le directeur des services agricoles de la wilaya de Ghardaïa, cette opération de lutte contre les parasites de Boufaroua et du myelois, au titre de la campagne 2010, touchera quelques 4.577.210 palmiers dattiers des wilayas d'Adrar, Bechar, Biskra, El Bayadh, El Oued, Ghardaïa, Illizi, Ouargla, Tamanrasset et Tindouf, a-t-il précisé. Le montant de cette opération a été puisé dans le cadre du Fonds de la promotion zoo sanitaire et de la protection phytosanitaire (FZPP), a signalé le responsable du secteur de l'agriculture de Ghardaïa. Le traitement contre les parasites destructeurs de la production phoenicicole sera exécuté par les services de l'Institut national de protection des végétaux (INPV) en sous traitant avec les micros entreprises locales de jeunes créées dans le cadre des programmes du plan national de développement de l'agriculture (PNDA), a-t-il ajouté. Selon le même responsable, les services de l'INPV sont également chargés du suivi et du contrôle de l'opération, à travers l'ensemble des wilayas concernées par cette campagne. Considéré comme un moteur du développement économique et social local du pays, de par ses multiples fonctions, le palmier dattier (Phoenix Dactylifera) qui compte en Algérie un effectif de plus de 18 millions de palmiers, dont plus de dix millions productifs, fournit un réservoir génétique important évalué a plus d'un millier de variétés dont les plus répandues sont Deglet Nour, El Ghars, Degla Beida, Timjouhart et Bent Kbala. Il faut rappeler dans ce sens que 8 millions de palmiers ont été traités en 2009, contre les maladies de Bouferoua et le méloïs. En outre, cette lutte phytosanitaire, ajoutée à la protection des régimes, a permis aussi d'améliorer la qualité des produits de façon considérable. Les Boufaroua et Myelois sont des vers qui tissent autour d'un régime de dattes une toile semblable à celle de l'araignée, rongent le fruit et étouffent le palmier, causant une baisse sensible de sa productivité et de la qualité du fruit, ont expliqué des spécialistes de la DSA de Ghardaïa. Pour prévenir une éventuelle infestation par ces parasites destructeurs de la production phoenicicole, la wilaya de Ghardaïa va traiter quelques 356.000 palmiers dattiers productifs. Le plus grand nombre de palmiers dattiers productifs à traiter est circonscrit dans la wilaya d'El Oued avec 1,5 million de palmiers, suivie de la wilaya de Biskra avec 1,3 million de palmiers et Ouargla avec 600 mille palmiers productifs, a-t-on fait savoir. La wilaya de Ghardaïa, qui compte plus de 1,2 million de palmiers dattiers, dont plus 913.200 productifs, espère réaliser cette saison, selon les services de la DSA, une bonne récolte qui reste tributaire des conditions climatiques favorables, du suivi phytosanitaire et du traitement préventif contre les maladies du palmier. Notons qu'il y a 18 millions de palmiers en Algérie. la Deglet Nour occupe 40 % de la production. Aussi, le nombre d'exploitations pratiquant la phoeniciculture s'élève à 126.000. Sur le plan social, les emplois de la filière s'élèvent à près de 270.000 postes. Sur le plan économique, la valeur de la production de dattes de l'année 2009 s'élève à 104,3 MDS de DA, soit 6,93 % de la valeur totale de la production agricole. la production de dattes a atteint 586 100 tonnes en 2009 et elle est constamment en augmentation grâce à de nouvelles implantations réalisées et des efforts déployés au niveau de la lutte phytosanitaire. Néanmoins, la phoeniciculture algérienne est confrontée à des contraintes structurelles qui entravent le processus de sa valorisation économique. Il faut dire par ailleurs que les problèmes de commercialisation des dattes algériennes sont le résultat d'un certain nombre de contraintes dont les principales sont la présentation peu satisfaisante des fruits, due principalement au mode traditionnel de récolte, de stockage et de conditionnement, des difficultés de conservation liées en particulier à l'importance des dattes molles et à l'absence de traitement des dattes aussi bien avant qu'après la récolte, un faible pourcentage de production commercialisable qui s'explique en particulier par la relative importance des variétés de faible qualité marchande. Hormis Deglet Nour, les autres variétés restent peu connues et donc peu appréciées. La création d'ateliers de conditionnement orientés vers un commerce de type européen dans un packaging divisionnaire commence à s'installer en vue de percer des marchés nouveaux. Mais les exportateurs rencontrent des difficultés multiples. Avec une superficie de 160 000 hectares, 17 millions de palmiers et prés d'un millier de cultivars, la phoeniciculture représente un fort potentiel de développement économique et commercial. L'activité constitue la source de vie de prés de 2.5 millions de personnes dans les régions du Sud Algérien.