Dans le sillage des réformes engagées pour soutenir la croissance économique, le gouvernement s'attelle à la refonte légale et réglementaire de l'investissement et sa consolidation, afin de doter le pays d'infrastructures modernes qui auront, certainement, un impact positif sur tous les secteurs de l'économie et, sans aucun doute des retombées significatives sur le développement des territoires. Dans une précédente déclaration Mme Mokraoui, DG de l'Aniref, a souligné que ces grands investissements publics à eux seuls ne suffiront pas à créer les synergies nécessaires au renforcement des capacités de création de valeur ajoutée que recèlent les multiples espaces du pays. "Car, il est établi, depuis longtemps, que les atouts dont disposent nos territoires sont nombreux et variés, on s'accorde, généralement, à reconnaître aujourd'hui qu'ils ne sont pas suffisamment valorisés pour attirer les investisseurs potentiels". Un valeur admise tant par les pouvoirs publics que par les acteurs de la vie économique et sociale. "En témoigne les débats actuellement menés en Algérie et ailleurs, autour de l'aménagement du territoire et du développement économique local en relation avec le processus de mondialisation, débats dans lesquels les notions d'attractivité et de compétitivité des territoires occupent une place centrale". "Ces deux notions sont, en effet, au cœur d'une vaste problématique qui se pose aussi bien à l'échelle mondiale qu'au niveau national, car la mobilité croissante des capitaux, des moyens de production et des hommes, observée, aujourd'hui, à l'échelle internationale se manifeste, également, à l'intérieur d'un même pays. Autrement dit, si les pays sont en concurrence entre eux pour attirer les capitaux et la main-d'œuvre hautement qualifiée, les territoires et régions d'un même espace national sont, aussi, concurrents entre eux". Dès lors, la question qui se pose à l'Algérie, dans ce nouveau contexte, est de savoir comment impliquer les acteurs du débat local dans cette nouvelle problématique territoriale et les amener à placer celle-ci "au centre de leurs préoccupations". Autrement dit, comment aider les acteurs locaux à identifier les atouts et les faiblesses de leurs territoires, à lever les contraintes auxquelles ces territoires font face, celle de l'accès au foncier n'étant pas des moindres, comment les aider à retenir les activités existantes localement et à attirer de nouvelles activités ; en un mot, comment les aider à améliorer les performances économiques de leurs territoires. Dans le cadre du programme présidentiel, la mise en place de nouveaux dispositifs relatifs à la relance de l'économie nationale a été la meilleure réponse. Ainsi, depuis une année, 1.000 milliards de dinars ont été affectés au soutien du développement agricole et rural, 150 milliards de dinars à la promotion de la petite et moyenne entreprise à travers la réalisation de zones industrielles, le soutien public à la mise à niveau ainsi que la bonification des crédits bancaires pour atteindre 300 milliards de dinars pour cette même fin. Dans le cadre du développement industriel, le programme quinquennal 2010/14 a prévu la mobilisation de 2.000 milliards de dinars de crédits bonifiés par l'Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l'industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques. Nulle période de renaissance économique ne serait irréversible si elle ne produisait les capacités de sa propre continuité, et comme souligné par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika : "Il nous suffit d'observer les effets de la crise économique dans de nombreuses régions du monde pour nous rappeler cette leçon que nous avons eu déjà à vivre douloureusement il y a moins de vingt ans. En ce qui nous concerne, nous avons libéré l'Algérie de la dette extérieure, mobilisé toutes les ressources disponibles pour les investir dans le développement économique et social, et pris des mesures pour restaurer la maîtrise du pays sur sa propre économie. Mais tous cela serait insuffisant sans une plus grande mobilisation de tous, en vue de rentabiliser tous ces acquis". A cette fin, il est prévu la mise en œuvre du présent programme quinquennal, le renforcement de toutes les incitations déjà mises en place pour encourager l'investissement, un appui important à la mise à niveau des PME, l'élargissement du programme de modernisation des entreprises publiques à toutes celles qui disposent encore localement d'un marché, en mobilisant également à leurs côtés les partenaires étrangers qui souhaitent bénéficier du marché local et de contrats liés au programme public d'investissements. A ce propos, le chef de l'Etat a donné des directives afin d'élargir "la marge préférentielle accordée aux entreprises algériennes sur les contrats publics". L'ensemble de ces dispositions tendent à une très grande mobilisation de tous les acteurs et à transformer ces investissements publics en atouts pour l'outil économique national, en création d'emplois pour les jeunes et en volume significatif d'exportation hors hydrocarbures. Ce plan de travail qui découle du programme présidentiel et répond aux attentes des opérateurs nationaux, offre un important soutien de l'Etat à la mise à niveau des PME, a été davantage valorisé lors du récent Conseil des ministres par de nouvelles mesures dictées par le chef de l'Etat à savoir : l'octroi d'une aide publique couvrant 80 % du coût du pré-diagnostic et diagnostic dont le montant est établi à 3 millions de dinars, accompagnée d'un crédit bancaire dont les intérêts seront totalement bonifiés pour le reste de cette dépense ; l'offre d'un soutien à l'investissement immatériel à un niveau de dépense de 3 milliards de dinars (aide publique à hauteur de 80% de cet investissement, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est intérieur à 100 millions de dinars ; aide publique à hauteur de 50 % de cette dépense, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est égal à 100 millions de dinars et inférieur à 500 millions de dinars ; financement pour un crédit bancaire dont 4 % des intérêts bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 500 millions et 1 milliard de dinars ; financement par un crédit bancaire dont 2 % des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 1 et 2 milliards de dinars). Dans le même cadre, il s'agit également du soutien à l'investissement matériel requis dans une limite de dépense de 15 milliards de dinars, de subventions et de bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires, pour la réalisation des investissements matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, de développement de l'encadrement et de réalisation de la certification de l'entreprise. Selon nombre d'économistes algériens, il ressort de ce processus des approches universelles de la mise à niveau appelée communément "restructuration préventive" et qui repose sur deux leviers principaux que sont le système d'information externe et le management des ressources humaines. La mise à niveau est une opération de Bachmarking qui consiste à hisser la productivité de l'entreprise au niveau de ses meilleurs concurrents. Elle doit être continue. Elle vise à rompre avec les dispositions culturelles passées. Des indicateurs clefs doivent être comparés à ceux des concurrents. Le plan de progression est méticuleusement établi dans les différentes fonctions de l'entreprise. Le tableau de bord de contrôle utilise ces critères pour réaliser un suivi des améliorations planifiées. En fin de parcours,malgré l'amélioration des performances des entreprises concurrentes, on devrait arriver à une situation ou la posture compétitivité relative s'améliore. Le programme quinquennal 2010/2014 qui se fixe la création de 20.000 PME, dispose à cette fin de ressources publiques pour un montant de 380 milliards de dinars, en concours directs et en bonification sur les intérêts des crédits bancaires et qui peuvent totaliser plus de 1 000 milliards de dinars. Il convient de rappeler que ce programme de mise à niveau des PME sera appuyé notamment par l'ouverture de délégations locales de l'Agence nationale de développement de la PME, la création d'un conseil national de mise à niveau, le développement des bureaux d'études de mise à niveau, le renforcement des entités publiques chargées de la certification des entreprises, ainsi que le développement de nouvelles zones industrielles le long des principales voies routières et ferroviaires à travers le pays. Une PME qui s'investira dans le développement du pays, loin des pratiques parasitaires ou spéculatives, tant elle bénéficie de l'encouragement de l'Etat (accès au crédit davantage facilité, dans le respect des normes légales, notamment par une consolidation des mécanismes publics de garantie ; les capacités de conseil et d'accompagnement aux entrepreneurs développées, avec surtout un réseau institutionnel à travers les différentes wilayas ; la disponibilité du foncier industriel, dans le cadre du régime de la concession, et qui se trouve aujourd'hui, amélioré avec les multiples nouvelles zones et pôles industriels). Ce processus renforcé par les nouvelles conditions préférentielles aménagées par le Code des marchés publics en vue d'augmenter la participation des entreprises locales à la réalisation des commandes publiques, représente l'équivalent de 5 milliards de dollars de ressources publiques, préparera les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et permettra la diversification des exportations. " Il revient désormais aux entrepreneurs nationaux de se mobiliser pour tirer profit de ce programme que les pouvoirs publics mettent à leur disposition, et de créer en retour de nombreux emplois et d'assurer une production de qualité pour les consommateurs ", telles sont les directives du chef de l'Etat. A ce propos, il est à souligner que le programme présidentiel, accorde une attention particulière au développement de l'investissement dans les zones défavorisées ainsi que dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux.