Les autorités grecques ont fait des "progrès considérables" pour redresser leurs finances publiques, a souligné un groupe d'experts du FMI s'étant récemment rendu dans le pays, relevant pourtant des "risques clairs" liés aux systèmes de santé et de sécurité sociale. "La mise en oeuvre du budget de l'Etat est sur les rails avec un bon contrôle des dépenses", a souligné ce groupe dans un rapport disponible sur le site Internet du Fonds monétaire international (FMI). "Toutefois les hôpitaux et les fonds de sécurité sociale présentent des risques clairs, tout comme les pressions financières sur les entreprises publiques". Les experts ont également relevé que "l'activité économique se contracte conformément aux attentes, mais (que) l'inflation est plus élevée qu'attendu". Ils notent aussi que "la consommation privée a étonnamment bien résisté, reflétant peut-être la prise en compte d'une activité qui était auparavant informelle". Dès la fin de la mission d'évaluation, il y a un mois, les experts du FMI avaient constaté que le plan des autorités était appliqué comme convenu. Des représentants de l'UE et du FMI sont à nouveau attendu en Grèce entre le 26 juillet et le 6 août pour établir le premier rapport d'étape officiel sur l'application du plan d'austérité adopté en mai en contrepartie du déblocage de prêts d'un total de 110 milliards d'euros sur trois ans par l'UE et du FMI. Ce rapport doit conditionner le versement de la deuxième tranche de l'aide financière au pays. Entre-temps, la Grèce a lancé la semaine dernière une émission de bons du trésor à six mois pour un montant de 1,25 milliard d'euros, qui a été largement sursouscrite. Elle doit en lancer une autre mardi. Concernant le système de santé, les experts du FMI, dans le rapport publié à Washington, relèvent que "les dettes ont augmenté jusqu'à atteindre la somme estimée de 840 millions d'euros, et qu'il est prévu de les réduire dans les 4 à 6 mois. C'est crucial pour qu'elles ne deviennent pas des arriérés, comme c'est arrivé par le passé".Ils relèvent aussi les efforts menés dans ce domaine, avec "une réduction dans le coût des médicaments, une surveillance plus étroite du budget des hôpitaux, et des avancées dans le programme de privatisation". Il est à rappeler que le gouvernement grec a mis en place un plan d'austérité impliquant de douloureux sacrifices pour la population dans les années à venir. Ces mesures draconiennes devraient permettre à la Grèce de réaliser des économies de 30 milliards d'euros d'ici trois ans, afin de ramener le déficit public sous le seuil européen de 3% du PIB d'ici 2014. Dès la fin 2010 et en 2011 ces mesures devraient rapporter 15,4 milliards d'euros, selon le ministère grec des finances. La Grèce a décidé de créer un impôt sur les constructions illégales qui devrait représenter 1,3 milliard de recette, et l'instauration de nouveaux impôts, notamment des taxes dites "vertes", sur les jeux d'argent et les bénéfices des entreprises. A ces mesures vient se rajouter une nouvelle réforme fiscale. Elle comporte une nouvelle grille d'imposition des revenus ajoutant notamment un coefficient de 40% pour les revenus supérieurs à 60.000 euros au lieu de 75.000 euros actuellement. Les contribuables devront également fournir avec leur déclaration de revenus les reçus pour tout achat de biens et de services. Et l'Etat veillera au grain, des mesures contre la fraude vont être mises en place. Elles comprennent la création d'un système d'évaluation objective des richesses extérieures (logements, voitures, bateaux, piscines ...) pour croiser la déclaration de revenus. Elles imposent également des caisses enregistreuses pour les taxis, les stations-services, les kiosques, ou encore les marchés de rue. Le gouvernement a également proposé de reculer de cinq ans l'âge légal de départ pour les femmes, d'ici 2013, soit un départ à 65 ans. Est également prévu l'allongement de la durée de cotisations à 40 annuités contre 37 d'ici 2015. Enfin, cette réforme instaure un âge minimum de départ à la retraite : à 60 ans. Le plan prévoit également des mesures pour renforcer la flexibilité du marché du travail, faciliter les licenciements et ouvrir à la concurrence une série de professions protégée