Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du Groupe des 20 (G20) appellent à la poursuite des efforts pour la réparation et la réforme du système financier mondial, a-t-on appris d'un communiqué publié samedi à Busan, en Corée du Sud. "(...) Davantage de progrès dans la réparation (du système) financier est une chose importante pour le redressement de l'économie mondiale. Cela requiert une plus grande transparence, des bilans plus équilibrés des banques et une meilleure gestion des sociétés financières", affirme le communiqué. Un concensus sur la mise en oeuvre de critères plus stricts concernant la capitalisation et la liquidation d'une institution financière est au coeur de l'ordre du jour de la réforme, soulignent les participants dans le communiqué. Par ailleurs, les responsables sont également tombés d'accord sur le fait que le secteur financier devra contribuer de façon juste et substantielle au paiement de toute charge associée aux interventions gouvernementales pour réparer le système bancaire ou bien financer un plan de renflouage", selon le texte. Le ministre sud-coréen des Finances, Yoon Jeung-hyun, a annoncé samedi un communiqué conjoint, signé par les responsables financiers des pays du G20, en tant que conclusion de la réunion financière du G20 tenue à Busan. Le Canada, L'Australie et le Japon considèrent que leurs banques ne doivent pas payer pour les errements des établissements européens et américains, qui seront donc seuls concernés. À peine sortie des cartons, la taxe bancaire mondiale est déjà aux oubliettes. A l'issue de deux jours de réunion dans le port sud-coréen de Busan, les ministres des Finances du G20 ont enterré définitivement l'idée d'imposer une taxe universelle sur les banques afin de financer des opérations de sauvetage du secteur financier. Sous la pression du Canada, du Japon et de plusieurs pays émergents, la réunion du G20 a décidé que l'imposition de taxe ne concernerait que les pays où les gouvernements ont financé des plans de sauvetage de leurs banques suite à la tempête financière déclenchée à Wall Street en 2008. Un compromis qui laisse aux Etats-Unis et aux pays européens le droit de mettre en place leur propre levée fiscale sur leur secteur bancaire, mais témoigne des différences d'approche au sein du groupe des vingt plus grosses économies du monde. Le Canada, qui accueillera le 26 juin à Toronto le prochain sommet des dirigeants du G20, ainsi que l'Australie et le Japon ont avancé que leurs banques ne devaient pas payer pour les errements de leurs homologues américaines et européennes. Une demande appuyée par des grands pays émergents, comme le Brésil et l'Inde qui ont fait valoir que leur secteur bancaire est en bonne santé et n'a donc pas besoin de l'établissement d'un fonds de sécurité. "C'est une vue un peu optimiste", a estimé Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI qui a présenté de nouvelles propositions de taxes à Busan. Les ministres du G20 ont également déclaré que les gouvernements doivent remettre de l'ordre dans leurs finances publiques pour ramener le calme sur les marchés financiers ébranlés par la crise budgétaire en Europe. Dans un communiqué publié après deux jours de réunion à Busan, en Corée du Sud, le G20 cherche à rétablir la confiance des marchés en s'engageant à assurer la poursuite de la reprise économique mondiale. Celle-ci s'opère plus rapidement qu'on pouvait le penser mais la récente volatilité des marchés financiers illustre les importants défis qui restent à relever, estiment les ministres des Finances et les banquiers centraux du G20. "La reprise de l'économie mondiale se poursuit plus rapidement que ce qui avait été anticipé, bien qu'à des rythmes différents selon les pays et les régions", souligne le communiqué final de cette réunion qui préparait le sommet du G20 de Toronto, les 26 et 27 juin prochains. "Les récents événements soulignent l'importance d'avoir des finances publiques viables et la nécessité pour nos pays de mettre en place des mesures crédibles en faveur de la croissance et d'assurer une durabilité budgétaire en fonction des circonstances nationales", précise-t-il sans faire explicitement référence toutefois aux problèmes de la zone euro. L'euro a plongé vendredi à son plus bas niveau face au dollar sur ces quatre dernières années, sur fond d'inquiétude de voir la Hongrie s'engager dans un "scénario à la grecque" de crise de sa dette, ce qu'a contesté samedi Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a reconnu lors d'une conférence de presse qu'il y avait eu des divergences entre les pays participants sur la priorité à accorder à la réduction des déficits budgétaires.