Une mesure visant l'encouragement de la production céréalière nationale serait en préparation chez l'exécutif, qui prévoit de taxer les céréales importées. Cette mesure sera contenue dans la loi de finances complémentaire pour 2010 (LFC 2010), a indiqué, hier, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, en marge de la séance plénière du Sénat consacrée au vote des projets de loi sur la concurrence et les pratiques commerciales. La taxe que prévoit le gouvernement d'imposer aux céréales importées vise, selon le ministre, à encourager la production locale de céréales. "Quand la production céréalière nationale est maigre les opérateurs nationaux se plaignent auprès de l'Office interprofessionnel des céréales. Mais dès que ce dernier enregistre un surplus, les opérateurs se rabattent sur les produits importés", a expliqué le ministre, qui précise, toutefois que le taux de cette taxe n'est pas encore déterminé, "il sera précisé après une réunion de concertation avec les professionnels", a-t-il dit. Cette mesure, faut-il le souligner, intervient après la récolte record enregistrée par le secteur des céréales, mais qui n'a pas trouvé preneur chez les opérateurs nationaux. Il faut dire que la mesure en question vise la protection de la production locale des pertes que subissent les céréales produites, alors que l'importation bat son plein en la matière, en même temps que l'Algérie avance à pas de géant vers le statut de producteur-exportateur de cette denrée alimentaire. L'Algérie avait, en effet, procédé à sa première exportation de céréales depuis 40 ans à l'issue d'une adjudication effectuée en juin dernier. Certes, la production céréalière de l'année en cours n'a pas été meilleure que la précédente mais la croissance de cette filière est de bon augure pour un pays qui est l'un des plus importants importateurs de céréales au monde, avec quelque 5 millions de tonnes par an. La récolte record de l'an dernier a entraîné la création de stocks importants, particulièrement pour l'orge. De ce fait, les importations de blé dur par le biais de l'office interprofessionnel des céréales ont connu une suspension momentanée, en raison de la bonne tenue des stocks, même s'il revient aux opérateurs nationaux du secteur privé de décider s'ils préfèrent faire appel aux stocks nationaux ou aux céréales étrangères. Néanmoins, la mesure que prévoit le gouvernement aura un rôle important à jouer en tant que mesure incitative à privilégier la production locale à celle importée. Pourtant la production algérienne est reconnue, selon des experts internationaux, pour ces qualités notamment la teneur en humidité. Par ailleurs, commentant le dispositif mis en place par le gouvernement en prévision du mois sacré de Ramadhan, le ministre se veut rassurant à ce sujet en affirmant que tous les outils de contrôle au bénéfice du consommateur sont d'ores et déjà renforcés. A ce propos, il dira qu'une journée d'information et de coordination avec les opérateurs économiques sur l'approvisionnement du marché en produits à large consommation sera organisée aujourd'hui au niveau d'Algex sous sa présidence. Une première du genre, a-t-il conclu.