Trois militants espagnols ayant pris part à la flottille de la liberté, agressée par l'armée israélienne fin mai dans les eaux internationales au large de Ghaza, ont déposé plainte vendredi à Madrid contre des membres du gouvernement israélien pour "crimes contre l'humanité". Les militants espagnols ont annoncé à la presse que cette plainte déposée auprès de l'Audience nationale, la haute instance pénale espagnole, vise le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi que six de ses ministres dont celui de la Défense, Ehud Barak, de l'Intérieur Eli Yishaï et des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, et aussi un haut militaire responsable de l'opération. Ces huit responsables sont considérés dans la plainte comme "responsables de crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre" pour les "détentions illégales, déportations forcées et tortures" des trois militants espagnols. Dans leur plainte, ils accusent les sept membres du gouvernement visés de s'être réunis "quelques jours avant l'abordage" pour "planifier" l'opération et d'avoir donné "l'ordre de procéder à l'attaque". Selon la même plainte, citée par les médias espagnols, "les crimes commis (lors de l'attaque, ndlr) n'ont pas été un accident ou un acte de défense" mais des "assassinats réalisés consciemment" et répondant à des "ordres donnés plusieurs jours avant". Les Etats-Unis ont annoncé vendredi qu'ils élevaient le statut de la représentation diplomatique palestinienne à Washington au rang de "Délégation générale de l'Organisation de libération de la Palestine". Le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, a expliqué que "le drapeau palestinien pourrait flotter sur le toit de la représentation, mais que son personnel ne bénéficierait pas de l'immunité diplomatique". "Cette décision est le reflet de notre confiance de pouvoir contribuer, par le biais de négociations directes, à un règlement passant par la coexistence de deux Etats (...)", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. "Nous devons dès aujourd'hui nous préparer à l'avènement de cette solution, pendant que nous continuons de travailler avec le peuple palestinien en faveur d'un avenir meilleur", a-t-il dit. Les Etats-Unis rejoignent ainsi les pays européens, l'Australie et le Canada qui reconnaissent déjà un statut de délégation aux Palestiniens, statut qui n'a toutefois pas la même valeur que celui conféré à une ambassade.