Une trentaine de chefs d'Etat africains ont pris part, hier, dans la capitale ougandaise, à l'ouverture du 15e sommet de l'Union africaine (UA), en présence d'un invité d'honneur, le chef d'Etat mexicain, M. Felipe de Jesus Calderon. Les plus hauts responsables du continent vont plancher, durant deux jours, sur une thématique tout aussi importante à savoir "La santé maternelle néonatale et infantile et le développement en Afrique", qui est considéré, selon les participants au sommet, comme un sujet primordial. En effet, le thème retenu pour cette session traite des voies et moyens à même de réduire la mortalité infantile et améliorer la santé maternelle et néonatale en Afrique. En parallèle, les questions liées à la situation politique et sécuritaire sur le continent étaient à l'ordre du jour. Ils ont abordé, par la même occasion, d'autres sujets de discussions tels que le développement agricole et la sécurité alimentaire en Afrique, la stabilité et l'intégration économique dans le continent ainsi que des questions liées à la situation politique et économique qui prévaut dans le continent africain et les conflits dans certaines régions du continent. Pour information, la région de l'Afrique subsaharienne, selon le département des Affaires sociales de la Commission de l'UA, enregistre la moitié de décès d'enfants dans le monde alors qu'elle n'abrite que 10% de la population mondiale. D'après les statistiques de l'OMS, l'Unicef et l'Onusida, la commission de l'UA a relevé que 4,4 millions de décès d'enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés en Afrique sur un total de 8,8 millions de décès au niveau mondial durant l'année 2008. Une situation qui vient en opposition avec le 4ème Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) ayant recommandé aux Etats membres de réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans entre 1990 et 2015. Par contre, l'Algérie était en bonne voie, d'après les mêmes statistiques, pour atteindre l'OMD, alors que 25 pays africains ont enregistré des progrès insuffisants et 16 autres n'avaient fait aucun progrès, précise la même source. En ce sens, la Commission de l'UA explique que plusieurs maladies et pathologies provoquent directement plus de 90% des décès chez l'enfant, à savoir la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, la rougeole et le VIH SIDA ainsi que les pathologies néonatales. Pour réduire la mortalité néonatale, il est recommandé d'améliorer les soins familiaux et communautaires à savoir l'hygiène à la naissance, l'allaitement maternel précoce et exclusif, ainsi que le traitement des infections néonatales. Pour ce qui est de la santé maternelle, le Commission de l'UA déplore le décès de 290 000 mères chaque année, en dépit des progrès réalisés. Des décès qui sont dus notamment à des complications liées à la grossesse et à l'accouchement, en effet, plus de 1,3 million de nouveau-nés périssent dans les 28 jours qui suivent leur naissance, avec une incidence réelle sur le développement socioéconomique et plus de 3,1 millions d'enfants meurent avant l'âge de 5 ans. Selon les chiffre de la Commission de l'UA, un enfant sur sept décède avant l'âge de 5 ans en Afrique subsaharienne. Ce bilan de 130 000 par jour représente la moitié en nombre de la mortalité maternelle et infantile dans le monde, ce qui fait ressortir que d'ici 2015, la plupart des Etats africains ne seraient pas en mesure d'atteindre un des objectifs du millénaire, souligne la même source. Ayant participé au sommet, le président malawite, M. Bingu Wa Mutharika, a indiqué qu'une bonne partie du continent court après la sécurité alimentaire,les infrastructures de transport "pour connecter l'Afrique et l'énergie pour faire tourner nos industries". D'un autre côté, le Chef d'Etat tchadien, M. Idriss Déby, a demandé notamment la transformation de la Commission de l'UA en une autorité ainsi que le renforcement rapide de l'intégration africaine à travers la constitution des Etats-Unis d'Afrique. Par ailleurs, les participants au sommet de l'UA ont observé par deux minutes de silence en hommage aux 76 personnes tuées le 11 juillet dans la capitale ougandaise dans un double attentat revendiqué par les insurgés islamistes somaliens Shebab. A cet effet, le président ougandais, M. Yoweri Museveni, a appelé l'UA, qui doit décider de l'envoi de troupes supplémentaires en Somalie, pour renforcer la force de paix présente dans le pays, à chasser du continent africain les terroristes islamistes. "Ces terroristes peuvent et doivent être vaincus", a-t-il déclaré. "Agissons de concert pour les chasser d'Afrique, qu'ils repartent en Asie et au Moyen-Orient, d'où certains viennent d'après ce que je comprends", a-t-il poursuivi, faisant ainsi porter plus spécifiquement la responsabilité du double attentat sur les djihadistes étrangers qui ont renforcé ces derniers mois les rangs des insurgés Shebab en Somalie.