Les prix du coton ont nettement rebondi la semaine écoulée à New York après avoir évolué au plus bas depuis quatre mois, alors que les stocks diminuaient. "Le marché évolue dans une fourchette limitée depuis plusieurs semaines. On va finir par aller plus haut, peut-être même de façon substantielle, parce qu'on commence à manquer de récolte à vendre aux Etats-Unis", a observé John Flanagan, de Flanagan Trading. "Il reste peu de stocks certifiés et peu de réserves dans les mains du privé", a ajouté l'analyste. Les analystes de Plexus Cotton ont de leur côté qualifié la situation d'"inhabituelle parce que typiquement, les stocks de départ couvrent plus que les engagements pris sur le marché au début d'une année commerciale". Cela expliquait, selon eux, que le contrat pour livraison en octobre s'échangeait à un prix plus élevé que celui pour livraison en décembre, à plus de 80 cents vendredi. La principale période de moissons du coton se situe dans la deuxième quinzaine de septembre. Même si la future récolte de coton devrait être abondante selon les chiffres du département américain de l'Agriculture -- ce qui avait envoyé les prix en forte baisse récemment -- les prix devraient rester "assez fermes" jusqu'à ce qu'elle arrive sur le marché, a estimé John Flanagan. Du côté des valeurs alimentaires, la pression retombait cette semaine sur le marché du cacao, qui avait été mis en ébullition par des suspicions de distorsion de cours, et le café reculait, tandis que les prix du sucre étaient au plus haut depuis mars, soutenus par des retards d'acheminement au Brésil. Les cours de la fève brune se sont nettement repliés cette semaine, après avoir atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis 33 ans. Pour les contrats à échéance en septembre, les plus échangés actuellement, la tonne de cacao a atteint jeudi 2.251 livres à Londres et 2.902 dollars à New-York, dans les deux cas un plus bas depuis huit semaines. "On assiste à une correction des prix, sinon à leur affaiblissement, après les tensions de la fin de semaine dernière", ont observé les analystes de la maison de courtage Sucden. L'achat massif et la prise de livraison de 240.100 tonnes de cacao (7% de la production mondiale) par le fonds spéculatif Armajaro, qui avait entraîné une envolée des prix, a suscité les protestations d'autres acteurs du secteur, qui ont volontiers dénoncé un "accaparement du marché". "Les réserves sont à des niveaux apparemment bas, et on voit prospérer l'idée que les marchés de matières alimentaires pourraient devenir le prochain grand terrain de jeux des investisseurs sur la décennie", a commenté Michael Hewson, analyste spécialisé de CMC Markets. Toutefois, "on estime que 100'000 tonnes (sur les quantités achetées par Armajaro) ont déjà été vendues au suisse Barry Callebaut, l'un des premiers chocolatiers mondiaux : cela devrait signifier moins de demande sur les prochains mois", soulignaient les analystes de Commerzbank. Les cours du café se sont également affichés en recul cette semaine, sur un marché sans volume, en pleine baisse de régime saisonnière. Sur le Liffe de Londres, le robusta pour livraison en septembre valait 1724 dollars la tonne vers 16H30 GMT contre 1758 dollars pour la même échéance vendredi dernier à la même heure. Sur le NYBoT-ICE US, l'arabica pour livraison en septembre cotait 166,70 cents la livre, contre 167,10 cents une semaine plus tôt.