Les prix du cacao ont décroché un plus haut depuis 24 ans à Londres cette semaine tandis que les cours du sucre continuaient de s'envoler, tant sur le marché européen qu'américain, en raison de craintes sur l'offre chez les principaux pays producteurs, Inde et Brésil. Les prix du cacao ont touché un nouveau plus haut depuis 1985, jeudi à 2090 livres la tonne à Londres. A New York, ils se sont contentés d'aller à 3158 dollars, s'approchant d'un pic atteint mi-septembre (3219 dollars, un plus haut depuis un an). Ils ont cependant tous deux fini en petite baisse. "Les liquidations de la part des fonds spéculatifs sont liées au glissement des prix, leur intérêt faiblissant aussi à cause du renforcement du dollar et de la baisse des marchés actions" commentaient les analystes de Public Ledger. Les cours du café ont encore reculé, touchant un plus bas à Londres depuis le 26 août dernier, à 1340 dollars la tonne et de 125,30 cents la livre à New York, plus vu depuis quinze jours. Ils ont fini la semaine en ordre dispersé. "L'activité s'est limitée dans l'attente des chiffres des récoltes d'Amérique centrale et de Colombie" rapportaient les analystes de Public Ledger. Les cours du sucre ont touché de nouveaux plus hauts depuis 28 ans à 640,50 livres pour une tonne jeudi à Londres et 25,37 cents la livre à New York avant de retomber un peu. Ils ont cependant fini la semaine en nette hausse. Les investisseurs gardaient les yeux fixés sur le Brésil, où de fortes pluies menacent d'amenuiser la récolte. La fédération brésilienne de la canne à sucre (Unica) a indiqué la semaine précédente que la production de canne de la région Centre-sud serait de 529,5 millions de tonnes en 2009-2010 (avril-avril), et non de 550 millions comme elle le pensait en avril. Pour l'Inde, "les informations indiquent que le pressage des cannes a commencé plus tôt que d'habitude, l'industrie des édulcorants alimentaires détournant une partie de la récolte" relevaient les analystes de Barclays Capital. Ces événements pourraient aggraver encore les tensions sur les approvisionnements mondiaux, alors que l'Inde importe déjà du sucre en quantités massives pour satisfaire sa consommation intérieure. L'Inde est confrontée à la pire sécheresse depuis 1972 avec un déficit pluviométrique de 23% relevé à la fin de la période de la mousson, ont annoncé mercredi les services météorologiques du pays. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 614 livres vendredi à 14H00 GMT contre 577 livres une semaine plus tôt à 16H00 GMT. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 24,06 cents contre 21,78 cents le vendredi précédent. Les prix du coton se sont un peu repliés au cours de la semaine écoulée à New York, pénalisés par un rebond du dollar et un amollissement des places boursières. "Les partisans de la hausse ont échoué dans leur troisième tentative depuis le 21 juillet d'en découdre avec le niveau de résistance, techniquement important, de 65 cents", ont noté les analystes de Plexus Cotton. Ils ont été battus par l'influence des marchés extérieurs, notamment les marchés boursiers dont la progression a été stoppée et un dollar un peu requinqué, ce qui a éclipsé "le solide élan positif" des dernières semaines, ont précisé ces analystes. Après avoir débuté la semaine en fanfare mais dans des volumes d'échanges faibles, les prix se sont repliés. Le marché a été perturbé par le recul surprise de l'indice de confiance des consommateurs publié mardi, qui a fait naître des inquiétudes pour la demande si les ménages n'achètent plus. Il a aussi subi l'impact de médiocres exportations hebdomadaires. Toutefois, les prévisions d'un temps peu clément sur les régions productrices du Sud pourraient remettre la météo au centre des facteurs d'influence sur le marché, ce qui soutiendrait les cours, a indiqué Plexus Cotton. Le contrat pour livraison en décembre valait 61,35 cents la livre vendredi vers 15H30 GMT (17H30 HEC), contre 61,94 cents vendredi dernier, soit une baisse de 3,61%. Côté métaux, les prix des métaux de base ont baissé d'un cran cette semaine, pénalisés par un renforcement du dollar et un mauvais indicateur américain, sur un marché peu actif en raison des vacances chinoises. Les métaux ont fini le mois de septembre en net recul, après avoir fluctué toute la semaine dans des marges étroites. Un mouvement de hausse s'était esquissé mercredi mais il n'a pas duré, malgré un bon indicateur chinois. L'activité manufacturière en Chine a en effet enregistré en septembre son septième mois d'expansion consécutif, selon l'indice des directeurs d'achats (PMI) officiel. Mais le marché a été refroidi par un renforcement du dollar face à l'euro, ainsi que par un ralentissement de l'activité de l'industrie manufacturière américaine en septembre (indice ISM). Une autre déconvenue américaine a ensuite renforcé les doutes entourant les perspectives de consommation: le rapport sur l'emploi américain a révélé vendredi une hausse surprise des licenciements au mois de septembre, faisant monter le chômage à 9,8%. Dans l'ensemble, les analystes ont constaté une une faible activité en raison des vacances chinoises. Synthèse R.T.M.