Le rebond boursier nourrit l'appétit des investisseurs pour les matières premières, notamment l'or et les produits alimentaires de base. Ainsi, l'or a repassé cette semaine le seuil des 900 dollars l'once, poussé par la combinaison favorable d'un affaiblissement du dollar et de spéculations sur des achats d'or en Chine. Le métal a poussé jusqu'à 913 dollars l'once, un plus haut depuis un mois, avant de conclure la semaine sur un gain de 4,5%. L'or a ainsi interrompu une baisse qui l'avait entraîné la semaine dernière à 864,97 dollars, son niveau le plus faible en trois mois. Emboîtant le pas à l'or, l'once d'argent a repris aussi du terrain. Elle a clôturé à 12,78 dollars contre 11,98 dollars une semaine plus tôt. Les métaux platinoïdes ont perdu pour leur part de leur éclat cette semaine, déprimés par la perspective d'une faiblesse durable du secteur automobile. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1175 dollars contre 1215 dollars vendredi dernier. L'once de palladium valait 233 dollars contre 233 dollars une semaine plus tôt. Ils ont aussi été victimes de prises de bénéfices après leurs performances de la semaine passée: le platine avait grimpé à 1252 dollars l'once, le palladium à 242,25 dollars l'once, leur niveau le plus élevé depuis septembre. Côté produits alimentaires, - Les prix du cacao, du café et du sucre ont nettement rebondi cette semaine, profitant d'un rebond du goût du risque sur les marchés et de fondamentaux solides, attractifs pour les investisseurs. Les prix de la fève brune ont rebondi, malgré les craintes d'érosion de la consommation de chocolat sous l'effet de la crise. Le prix de la fève échangée à Londres est monté vendredi à 1862 livres sterling la tonne, un plus haut depuis trois semaines après que celui échangé à New York eut atteint, jeudi, le prix de 2476 dollars la tonne, plus vu depuis deux semaines. Les prix du café ont évolué en ordre dispersé, le marché new-yorkais profitant de l'impact positif d'un dollar faible, ce qui n'a pas été le cas de Londres. A New York, les cours ont touché vendredi un plus haut depuis deux semaines (119,05 cents la livre) alors qu'à Londres ils sont tombés mercredi à leur niveau le plus bas depuis plus de cinq semaines à Londres (à 1464 dollars la tonne). Les prix du sucre ont également progressé, montant vendredi à 415,20 livres la tonne à Londres (un plus haut depuis dix jours) et 13,91 cents la livre à New York (un plus haut depuis un mois). Côté céréales, les prix du blé, du maïs et du soja ont connu une semaine agitée sur le marché à terme de Chicago, très sensible aux prévisions météorologiques en période de semis de maïs et de blé de printemps aux Etats-Unis. Côté demande, la semaine a été marquée par les chiffres des exportations américaines la semaine dernière, "extraordinairement bons", aussi bien pour le maïs, le blé et le soja, selon M. Nelson. "Le marché prête beaucoup d'attention aux marchés extérieurs", a-t-il ajouté. Les cours restent en effet sous l'influence des fluctuations des places boursières, considérées comme des baromètres pour l'évolution future de la demande de matières premières, de la monnaie américaine, qui rend plus ou moins intéressantes les marchandises américaines à l'exportation, et du pétrole, alors que maïs et soja sont utilisés pour la production de biocarburants. Enfin, les prix du coton ont progressé pour la quatrième semaine d'affilée à New York, aidés par la bonne santé de la demande chinoise, l'un des principaux importateurs de coton américain. Au delà de la situation chinoise, "la demande continue d'être bonne" pour la production américaine, a estimé Hart Barham, qui souligne que dans le même temps, "l'offre baisse". Non seulement les agriculteurs prévoient de semer moins de coton cette année par rapport à l'année dernière, mais les conditions météorologiques ont été sèches ces dernières semaines au Texas, qui concentre plus de la moitié de la production américaine. Un temps trop sec n'est pas favorable au développement des cultures, et la situation inquiète en pleine période de semis. Synthèse R.T.M.