Les lenteurs dans l'attribution et le lancement des projets dans le secteur de l'hydraulique sont pointées du doigt, encore une fois, ce qui pénalise et le secteur et les populations qui souffrent de cette situation pour le moins ubuesque. Car au vu des ressources dégagées, un problème de moins, les projets tardent réellement à voir le jour. Le directeur de l'Alimentation en eau potable (AEP) au ministère des Ressources en eau, Messaoud Tira, l'a relevé, hier, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Pour lui, la procédure enregistre parfois un retard allant de "6 mois à une année, un perte considérable dans la réalisation des projets". A titre d'exemple le visa pour le lancement des projets prend jusqu' à 3 mois, ce qui lui fait dire qu'il faut "mettre de l'ordre". A ce propos, il salue l'adoption du nouveau code des marchés qui prévoit, entre autres la multiplication des commissions ce qui "facilitera la tâche". Mais les problèmes ne concernent pas uniquement cet aspect qui semble avoir trouvé une solution. Le directeur de l'AEP, met ainsi en avant les difficultés d'approvisionnement en équipements. En cause, le crédit documentaire (Credoc) qui rend délicates les opérations d'importation. En somme, le secteur des ressources en eau se trouve confronté à des problèmes déjà soulevés par d'autres secteurs qui remettent en cause certaines dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui sont reconduites dans la LFC 2010 avec quelques ajustements comme annoncé par le ministre des Finances, Karim Djoudi, le week-end dernier. La liste des mécontents s'allonge après que des responsables des entreprises publiques de transport telles Air Algérie ou encore la SNTF, eurent signifié leur désaccord sur l'application du Credoc. Les deux entreprises ont fait état de leur côté d'une situation pour le moins pénalisante. Pour rappel, la SNTF, à en croire son directeur général, est contrainte d'immobiliser "65% de son parc locomotive faute de pièces de rechange". L'absence de lignes de crédit pour l'importation est la principale cause de cette situation qui porte préjudice au rendement de la société et son chiffre d'affaires. Air Algérie, de son côté, parle d'avions cloués au sol pour les mêmes raisons, c'est-à-dire "difficultés à acheter les pièces de rechange". Il faut dire que tous les secteurs qui s'apprêtent à lancer de grands projets dans le cadre de l'actuel quinquennat attendent ce que va donner comme résultat du fait que la LFC 2009 soit amendée. Car au rythme où vont les choses, il est fort à parier que les retards dans la réalisation seront encore plus importants et le doute sur la capacité des entreprises nationales auxquelles ces projets seront confiés, au nom de la préférence nationale, sera légitime. Notons que des assouplissements sont prévus dans la LFC 2010, dans le cadre du transfert libre de fonds. Actuellement fixé à hauteur de 150.000 dinars, le transfert libre de fonds sera revu à la hausse.