Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a indiqué, hier à Kampala, à l'issue de la 15e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), que les pays africains ont lancé un appel supplémentaire à la communauté internationale pour venir en aide aux pays les plus démunis dans le cadre de la lutte contre la mortalité maternelle, natale et néonatale. "En tant qu'Africains, nous lançons un appel supplémentaire à la communauté internationale pour venir en aide aux pays les plus faibles ayant besoin de cette assistance pour leur permettre de réunir les conditions minimales à même de mettre à l'abri des différentes maladies la société en général, la femme, le nourrisson et l'enfant en particulier", a-t-il déclaré. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne, dans une déclaration à la presse en marge de cette session ordinaire, a qualifié le thème du sommet en question à savoir " La santé maternelle néonatale et infantile et le développement en Afrique ", de sensible, dans la mesure où, a-t-il insisté, il y va de la vie de la femme et de l'enfant. Sur ce, le ministre a fait observer qu'il reste, dans plusieurs pays, notamment en Afrique, encore des risques très élevés pour cette catégorie de gens, d'où l'importance qu'accorde l'UA à ce thème. Cependant, il a relevé qu'il y a un consensus pour dire que "toutes avancées enregistrées dans ce domaine restent intimement liées à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté", affirmant que plusieurs pays ont souligné la nécessité de faire un effort plus important en matière de lutte contre la mortalité natale et néonatale. Pour sa part, le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, a attesté qu'une campagne, qui vise à minimiser le taux de mortalité maternelle et infantile dans le continent africain, a été lancée dans plus de 13 pays. Ajoutant que la campagne en question a pour objectif d'atteindre, d'ici 2015, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Pour rappel, il a été relevé par les statistiques de l'OMS, l'Unicef et l'Onusida, que plus de 4 millions d'enfants de moins de 5 ans sont morts en Afrique en 2008. En effet, il a été noté que plusieurs maladies et pathologies provoquent directement plus de 90% des décès chez l'enfant, à savoir la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, la rougeole et le VIH Sida ainsi que les pathologies néonatales. Pour ce qui est la santé maternelle, la Commission de l'UA déplore le décès de 290 000 mères chaque année, en dépit des progrès réalisés. Des décès qui sont dus notamment à des complications liées à la grossesse et l'accouchement en effet, plus de 1,3 million de nouveau-nés périssent dans les 28 jours qui suivent leur naissance. Une situation qui vient en opposition avec le 4e OMD ayant recommandé aux Etats membres de la commission de réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans d'ici 2015.