La chaîne de télévision qatarie El-Djazira a annoncé avoir reçu une communication téléphonique d'une personne anonyme revendiquant le double attentat à la voiture piégée d'Alger. Quoiqu'il s'impose de relativiser cette revendication, puisque tout simplement tout le monde peut s'en prévaloir, les attentats d'hier ont endeuillé des familles. A la fin de la journée, le bilan encore provisoire de la Protection civile faisait état de 23 morts et 162 blessés. Les deux attentats ont été perpétrés à l'aide de voitures conduites par des kamikazes. La bâtisse du Palais du gouvernement présentait de larges fissures et les vitrés ont volé en éclats. Le kamikaze a lancé son véhicule - une Renault Clio - bourré d'explosifs vers l'entrée du Palais du gouvernement tuant des policiers en faction et des passants. Le véhicule dont il ne restait qu'un amas de ferraille fumant s'est encastrée dans le poste de garde du bâtiment. La façade en a été dévastée sur huit étages par la violence de l'explosion. 12 personnes y ont laissé leur vie. Alors que 118 autres ont été blessées. Un policier a confié que le kamikaze avait fait "une simulation" en contournant le rond-point conduisant à l'entrée du Palais du gouvernement, avant de revenir dix minutes plus tard et lancer sa voiture à toute vitesse contre le poste de garde. Le souffle de la bombe a brisé les vitres des bâtiments et appartements alentour. A Bab Ezzouar, c'est la brigade de la police judiciaire qui est visée par deux explosions de voitures piégées, sur la route de l'aéroport. La façade du bâtiment de ce quartier populaire s'est effondrée sous le choc de la déflagration, qui a également endommagé sérieusement plusieurs appartements des environs. 11 personnes ont péri en cet endroit et 44 autres ont été blessées et évacuées vers l'hôpital. Alger a ensuite vécu au son des sirènes d'ambulances qui acheminent les blessés vers les centres hospitaliers. Aux alentours du Palais du gouvernement, fermés à la circulation automobile et piétonne, des débris de verre jonchaient les rues et l'esplanade, alors qu'un large cratère sur la chaussée où a explosé l'engin était visible.