Le Directeur général de l'office algérien interprofessionnel des céréales, M. Nouredine Kahal, a déclaré, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, que l'Algérie a décidé de taxer les blés tendre et dur d'importation dont le prix à l'achat est inférieur ou égal au prix de régulation de l'OAIC, et ce afin d'aligner leurs prix sur les blés produits localement. En effet, il a indiqué que la loi de finances complémentaire pour 2010 impose une taxe sur le blé dur importé à un prix inférieur au prix de régulation, qui est fixé actuellement à 2 500 dinars le quintal. En revanche, il a fait savoir que le taux et les modalités d'application de cette taxe seront définis par voie réglementaire. Toutefois, cette taxe ne s'applique pas quand le blé dur est importé à un prix égal ou supérieur au prix de régulation et ne concerne pas les importations de l'OAIC, a-t-il tenu à préciser. A titre d'information, la LFC 2010 explique, dans son article 23, que la mesure sus-citée est destinée à amener l'industrie locale de traitement du blé à s'inscrire dans le cadre de la politique nationale de développement de la céréaliculture. Autrement dit, "alimenter le mécanisme financier de régulation des prix du blé importé (dur et tendre) et du prix bonifié versé aux producteurs locaux de céréales", a-t-on indiqué. Par ailleurs, l'objectif assigné à cette décision gouvernementale est d'augmenter et surtout de protéger la production nationale, a-t-il précisé. A cet effet, il a souligné que cette taxe, contenue dans la Loi de finances complémentaire pour 2010, a été révélée le 22 juillet 2010 par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Cependant, il a fait rappeler que la récolte nationale de céréales, selon les chiffres officiels, avait dépassé les 61 millions de quintaux en 2009, soit le triple de celle de 2008. Par ailleurs, M. Kahal a attesté que l'Algérie, pour la deuxième année consécutive, n'importera pas de céréales en 2010 en raison d'une production locale record de près de 61 millions de quintaux. Pour rappel, le responsable de l'OAIC a déclaré en mars dernier sur la Chaîne III, qu'il n'était pas normal d'aller importer des céréales en devises alors que la production nationale peut assurer les besoins de tous les transformateurs. Une situation qu'il a qualifiée de paradoxale. Selon ses estimations, la facture d'importation de blé a baissé entre 2008 et 2009 grâce à l'amélioration de la production nationale. En effet, la facture alimentaire a été, en 2008, de 3,2 milliards de dollars. Tandis qu'en 2009, le niveau des importations des céréales a été réduit de 62 %. "La facture des importations de l'OAIC n'a pas dépassé les 1,1 milliard de dollars, soit une économie de 2,1 milliards de dollars sur la facture alimentaire du pays", a-t-il précisé. Dégageant un excédent en orge, l'Algérie a enregistré un retour sur le marché international en terme d'exportation puisqu'elle a exporté 100.000 quintaux d'orge le mois dernier. Une étape symbolique pour notre pays qui est resté plus de 40 ans le plus gros client des pays exportateurs de céréales. Selon M. Kahal, l'OAIC dispose suffisamment d'orge pour couvrir les besoins du marché national pour deux années cela sans tenir compte de la récolte attendue pour cette année, qui viendra gonfler les capacités d'exportation de cette céréale