L'ancien président de la Réserve fédérale (Fed), Alan Greenspan, a indiqué dimanche que la récession économique pourrait revenir en cas de détérioration du marché du logement. Le redressement économique des Etats-Unis a ralenti comme le montrent beaucoup d'indicateurs économiques essentiels, y compris les chiffres liés au PIB publiés vendredi, ce qui alimente le débat sur l'apparition ou non d'une autre phase descendante. "Cela est possible si les cours du logement baisse, qui se sont réellement redressés l'anné dernier", a fait remarquer M. Greenspan dans une interview avec NBC. "Nous avons une pause dans un redressement, un redressement modeste. Une pause dans le redressement modeste signifie une quasi- récession", a-t-il ajouté. L'économie américaine a progressé de 2,4% au rythme annuel, dans le deuxième trimestre, contre 3,7% pour le premier trimestre et 5,0% pour le quatrième trimestre de 2009, selon les estimations du département du commerce américain. "Si les prix du logement restent stables, je pense que nous contournons le pire du problème du logement, a souligné M. Greenspan, mais le niveau actuel des prix (...) est un grand bloc d'emprunt immobilier, qui est sous l'eau". Au mois de mai, les prix du logement dans les 20 plus grandes villes américaines avaient augmenté de 1,3% par rapport au mois précédent, selon l'indice des prix du logement de Standard & Poor's/Case-Shiller. En effet, la crise économique de 2008-2010 est une récession dans laquelle sont entrés la plupart des pays industrialisés du monde suite au krach de l'automne 2008, seconde phase de la crise financière de 2007-2010. Les États-Unis ont été les premiers à entrer en récession, en décembre 2007, suivis par plusieurs pays européens au cours de l'année 2008, ainsi que la zone euro dans son ensemble. La France n'entre comptablement en récession qu'en 2009. Cette crise économique mondiale est considérée comme la pire depuis la Grande Dépression. Cette crise est marquée par une forte hausse des prix du pétrole et des produits agricoles. La montée exorbitante des prix des actifs et celle associée de la demande sont considérés comme la conséquence d'une période de crédit facile, de régulations et de supervisions inadéquates ou d'inégalités croissantes. Avec la baisse des actions et des prix des maisons, de grandes banques américaines et européennes ont perdu beaucoup d'argent. En dépit des aides massives accordées par les États pour pallier les menaces de faillite et de crise bancaire systémique, il en a résulté une récession mondiale qui a conduit à un ralentissement du commerce international, à une hausse du chômage et à une baisse des prix des produits de base. En 2009, les pays ont en général opté pour des politiques de relance. Début 2010, si la plupart semblent sortir de la récession, le FMI reste prudent. Le chômage persiste, d'importants déséquilibres dans les balances des transactions courantes demeurent, et des risques d'éclatement de nouvelles bulles financières sont à craindre. Aux États-Unis, le National Bureau of Economic Research (NBER) a publié en décembre 2008 une analyse estimant que les États-Unis sont en récession depuis décembre 2007, mettant fin à un cycle de croissance de 73 mois commencé en novembre 2001. Pour dater le début de la récession, le NBER se base sur des facteurs autres que les mouvements ambigus de la mesure trimestrielle du produit national sur le plan de la production ". Il utilise pour définition d'une récession le" déclin significatif et durable (plusieurs mois) de l'activité économique qui se diffuse dans toute l'économie et qui est usuellement perceptible à travers notamment les indicateurs de production, d'emploi, de revenu etc ". Aux États-Unis les crises les plus importantes de l'après-guerre (1974 et 1981) ont duré environ seize mois. James Mirrlees, " prix Nobel " d'économie 1996, envisage une récession de trois ou quatre ans. Cette crise a également montré l'absence de découplage entre les cycles économiques et financiers des pays développés et ceux du reste de la planète. En effet le ralentissement en Europe et aux États-Unis se transmet aux autres par le biais d'importations moindres et de réduction des flux d'investissements. Par ailleurs la crise économique a entraîné une baisse des cours des matières premières (pétrole etc.) qui affecte notamment l'Argentine, une partie des pays d'Afrique et la Russie. Enfin ces pays sont également directement affectés par la crise financière d'une part parce qu'ils subissent les effets du resserrement du crédit, par les problèmes que connaissent leur système bancaire et par le fait que de nombreux pays qui ne disposent pas d'une monnaie considérée comme " sûre " voient la crise financière se doubler d'une crise monétaire d'autant qu'ils ont parfois empruntés en devises étrangères. C'est notamment le cas de l'Islande (voir crise financière de 2008 en Islande) et de l'Ukraine, qui étaient fortement endettés à l'international en monnaie étrangère, ce qui les a rendu vulnérables à une dépréciation de leur propre monnaie. Les pays les plus touchés sont la Hongrie, l'Espagne, l'Irlande, l'Islande, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Turquie.