Le début du mois d'août a été particulièrement mouvementé pour nos ports et aéroports. Les va-et-vient de nos ressortissants établis à l'étranger n'ont pas cessé. Ils sont nombreux à rejoindre leurs pays d'adoption (d'installation) après un mois (juillet) de vacances passé aux côtés de la famille en Algérie, comme ils y en a ceux qui ont choisi le mois d'août pour des vacances pimentées de l'ambiance des soirées ramadhanesques. Hier, à midi, l'aéroport international d'Alger grouillait de monde. Le hall d'attente de la zone d'embarquement est plein à craquer, tout comme le parking réservé aux visiteurs, jonché d'automobiles, habituellement appartenants aux familles qui viennent chercher un proche en provenance de l'étranger. Les départs comme les arrivées, l'affluence est importante dans les deux sens. La particularité du début du mois d'août, avoue un agent, est qu'il y a un flux de passagers aussi bien aux départs qu'aux arrivées. Nos émigrés ne passent qu'un mois de vacances au bled et c'est à eux de choisir entre août et juillet. Vers la fin de juillet et début août, le nombre de passagers en partance ou en provenance de l'Europe notamment est quasiment le même, admet-il désabusé par les gamins qui rodent dans le hall d'attente, dans les chariots porte-bagage qui font office de voitures pour des bambins las d'attendre le départ. Du côté de la zone d'embarquement, les gens étouffent, en dépit de la climatisation. Un monde fous, où se côtoient les estivants de juillet retournant vers l'Europe ou l'Amérique, souvent en tenue d'été avec les pèlerins en djellabas en attente du vol vers Djeddah, pour accomplir la Omra en ces mois bénis du calendrier lunaire. Chacun s'affaire à rendre le temps d'attente clément. Hormis les enfants qui, eux, ont trouvé un moyen de se distraire en jouant, les adultes s'engagent dans des conversations autour de la météo et les souvenirs des vacances passé auprès de la famille. Il n'y avait pas eu de scène de folle joie, si ce n'est des scènes originales d'un retour vers sa vie de tout les jours. Les familles approchées avouent être frustrées. "Un mois dans l'année, ce n'est pas suffisant pour passer des vacances auprès de ses parents et proches qu'on n'a pas revu depuis des mois", affirme la mine triste, Yamina, une mère de famille la quarantaine. "Mais, on doit s'y faire, c'est comme ça" ajoute-t-elle d'un air résigné. Elle estime qu'elle et sa famille ont bien choisi le mois de vacances. "On a décidé qu'on passe le mois de juillet au bled pour profiter du soleil, mais c'est pas tout. La rentrée scolaire en France débute vers la fin du mois d'août, notre choix s'est porté sur le mois de juillet pour ne pas perturber la scolarité des enfant et profiter pleinement de nos vacances loin de tous soucis." Comme elle, beaucoup de familles ont choisi le mois de juillet pour des vacances en Algérie, pour ne pas perturber la scolarité de leurs progénitures. C'est le cas d'ailleurs de Maria, une jeune algéro-canadienne, qui a effectué un mois de vacance chez ses beaux-parents, à Tizi-ouzou, avec ses deux garçons. Rencontrée dans les bureaux de la direction de la société de gestion des infrastructures aéroportuaires, cette jeune maman avoue être une habituée à passer ses vacance en Algérie au mois de juillet pour les mêmes raisons. Les scènes d'attente pour l'embarquement continuent. Les adultes, les yeux rivés sur l'écran ou sont communiquées les informations sur les départs, un peu inquiets, non parce que il y a des retards signalés mais c'est juste le sentiment de devoir laisser les miens. D'ailleurs, hormis quelques légers retards signalés en début de matinée sur des vols en provenance d'Europe, rien de grave, nous révèle une guichetière. Une information corroborée par les affirmations de la compagnie nationale Air Algérie. "Le trafic aérien se déroule très bien pour le moment,si ce n'est quelques retards enregistrés sans incidence notable sur le trafic", nous confirme, M. Mohamed Beldi, un responsable à Air Algérie. "Nous avons tout fait pour améliorer la ponctualité des départs", s'est-il réjoui. Ce responsable confirme également l'importante affluence enregistrée en ce début du mois. Pour la seule journée d'hier pas moins d'une vingtaine de vols étaient programmés par la compagnie nationale. Ils concernent les vols en partance ou en provenance de l'Europe. "La compagnie aérienne nationale a aménagé des vols spéciaux pour l'été en raison de la forte affluence des vacanciers émigrés durant cette période", a-t-il assuré, en affirmant que l'ensemble des compagnies sont habituées à ce genre de situation, d'où un aménagement spécial des vols durant, notamment la période fin juillet et début août. Du côté des arrivées, c'est l'heure des retrouvailles à l'aéroport international d'Alger. Dehors, un soleil à peine voilé. Mouvement de foule. Une centaine de personnes se ruent vers le périmètre d'arrivée. Les passagers franchissent la porte. Embrassades et de larges sourires. Un jeune homme accompagné de sa famille lance à son frère : "Je suis tellement content de te voir, ça fait cinq ans, tu te rends compte cinq longues années sans te voir. Je suis très ému !" son frère aussi ému que lui ne savait pas quoi dire en l'étreignant si fort. A ses côtés, sa mère, une quinquagénaire, ne pouvait pas contenir ses larmes. "Pour un coût total : 3000 euros entre le voyage et les frais, et les cadeaux je compte passer les meilleures vacances de ma vie", nous lance un jeune franco-algérien arrivé de France en compagnie de sa jeune épouse voilée pour passer le mois de Ramadhan au bled. "J'ai passé trois ans en France et je n'ai jamais pris de vacances. A présent je compte savourer mes vacances conjuguées à une bonne dose d'ambiance ramadhanesque", nous avoue l'air joyeux ce jeune originaire de la banlieue algéroise. Comme lui, ils sont nombreux ceux qui veulent passer des vacances à double objectif : passer les vacances au soleil, la plage et les montagne et savourer le goût particulier d'un mois de Ramadhan aux côtés des siens et surtout, avec une ambiance festive dans des qaâdates nocturnes. "De quoi se ressourcer pour toute une année de ghorba".