A leur arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene, en provenance de Paris, Marseille et Montréal, jeudi, beaucoup d' émigrés algériens ont affirmé qu'il préféraient passer le Ramadhan en Algérie. "Chaque année, je programme mon congé annuel en fonction de la date du mois du Ramadan", a indiqué à l'APS un quinquagénaire qui vient passer les 20 premiers jour du mois sacré avec la "grande famille", dans son village natal d'Arris, dans la wilaya de Batna. Il a expliqué que malgré la présence d'une forte communauté musulmane dans la ville de Marseille, où il vit depuis plus de 30 ans, il ne peut pas envisager d'observer le jeûne là-bas. "La saveur des soirées ramadanesques d'Arris est unique, je ne l'ai retrouvée nulle part ailleurs", a-t-il confié avec beaucoup d'émotion. Il n'est d'ailleurs pas le seul à considérer le mois du Ramadhan comme une période "qu'on ne peut passer ailleurs" qu'au pays, même si les raisons diffèrent parfois. C'est une grande bénédiction que les vacances scolaires coïncident avec le mois sacré a relevé Yamina, mère de deux garçons et d'une fille, expliquant qu'il est plus facile d'initier ses enfants au jeûne, ici en Algérie, parmi la grande famille, grâce à l'environnement qui soutient leur apprentissage. "Ceci n'est pas évident à Paris, où sont nés et où vivent ses enfants", a-t-elle ajouté. Quant à Zoubir, qui a cinquante ans et qui a tout fait pour convaincre son patron de lui accorder son congé annuel durant cette période de façon à pouvoir amener ses deux enfants passer une partie du Ramadhan au pays, il partage la même idée de profiter ces moments de joie avec sa grande famille en algérie. "Mes enfants sont des adolescents maintenant. J'estime qu'il est très important de mieux leur faire connaître leur religion", a-t-il dit. Ainsi, pour Safia et Mahmoud, jeune couple d'Algérois vivant à Montréal depuis 3 ans, ils ont décidé de passer leurs premières vacances en Algérie et de les faire coïncider avec le mois sacré. "Le premier ramadhan vécu là-bas a été pénible pour nous. L'ambiance des soirées algéroises nous a terriblement manquée", a indiqué Mahmoud, avant que Safia ne se lance dans un récit nostalgique sur "les senteurs d'avant la rupture du jeûne, les soirées familiales" et tout ce qui a marqué les 25 années de sa vie à Alger. Par ailleurs, les raisons de la venue des émigrés pour passer leurs vacances en Algérie sont diverses, certains viennent pour initier leurs enfants au jeûne, retrouver "une certaine spiritualité" et d'autres, tout simplement pour renouer avec "l'ambiance de ce mois, unique et impossible de recréer à l' étranger".