Son Excellence M. Hector Michel Mujica a tenu une conférence de presse, jeudi 05 août, au sein de l'ambassade du Venezuela dans laquelle il a expliqué le conflit colombien qui dure plus de 60 ans et qui risque d'impliquer le Venezuela au cœur de fausses accusations de la part de la Colombie. M. l'ambassadeur a rappelé que le ministre des Relations extérieures du Venezuela, M. Nicolas Maduro Moros, a affirmé à l'occasion de la séance plénière de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Mercosur (marché commun du sud) qui s'est tenue à San Juan en Argentine, que le Venezuela propose un plan de paix à la Colombie. Le conflit entre la Colombie et le Venezuela, suite aux déclarations infondées de l'ambassadeur colombien auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Alfonso Hoyos, qui a proféré le 22 juillet passé de fausses accusations contre le Venezuela dans le but de discréditer le gouvernement du président Hugo Chavez Frias, disant que ce pays abriterait des guérilleros, a été abordé à l'occasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Unasur (l'Union des Nations sud-américaines), le 29 juillet passé. Mr Hector Michel Mujica considère que la réunion de l'Unasur a été positive, vu qu'un débat complexe sur le sujet de la paix en Colombie a été mené. Il a également rappelé que le Venezuela est victime du conflit armé interne en Colombie. Le diplomate vénézuélien a signalé que 4 millions de Colombiens vivent au Venezuela et que durant ces huit dernières années, 600 000 Colombiens qui fuyaient la guerre dans leur pays sont arrivés au Venezuela. L'ambassadeur a indiqué que le ministre Maduro a fait part de la proposition de paix à l'occasion de la réunion de l'Unasur. Dans ce contexte, il a rappelé qu'en 2008, les forces de sécurité colombiennes ont procédé à l'exécution extrajudiciaire de 4 jeunes hommes de Soacha, en Colombie, ils ont été attirés loin de chez eux par de fausses promesses d'embauche puis abattus par l'armée, qui les a ensuite présentés à tort comme des membres d'un groupe armé illégal, tués au combat. Les soldats sont encouragés à tuer des guérilleros car, en échange, ils sont récompensés. Le gouvernement a dû reconnaître que les forces de sécurité étaient responsables de ces actes et a procédé à la mise à pied des militaires. Le chef des armées démissionna. La découverte des fasses communes dans lesquelles ont été enterrés quelques-uns de ces hommes mobilisa leurs mères et les mères de Soacha qui font campagne pour que la justice soit rendue. Mais celles-ci sont surveillées et font l'objet de menaces et d'actes de harcèlement pour les dissuader de continuer à réclamer justice. Cela a créé un scandale aux niveaux national et international ce qui a permis qu'une dizaine de membres des forces de sécurité ont été arrêtés. Mais en 2010, 31 militaires ont été remis en liberté par le tribunal au motif qu'ils n'avaient pas été inculpés officiellement dans les 90 jours suivant leur arrestation ce qui est prévu dans le droit colombien. Par conséquent, M. Mujica a indiqué que Amnesty International a demandé au gouvernement colombien de mener une enquête sur les menaces reçues par ces mères et leurs proches, d'en rendre les conclusions publiques et de traduire en justice les responsables présumés, de prendre des mesures pour garantir la sécurité de toutes les personnes citées et de leurs proches en tenant compte de leurs souhaits, d'ordonner l'ouverture d'une enquête sur les allégations d'exécutions extrajudiciaires imputables à des membres des forces de sécurité et d'en rendre les conclusions publiques et de traduire en justice les responsables présumés de ces actes. Par ailleurs, l'ambassadeur vénézuélien a affirmé, lors de cette conférence, qu'une quarantaine de navires de guerre, appuyés par près de 200 hélicoptères, 7000 marines et 6000 civils patrouillent, actuellement, les côtes costaricaines. Ainsi, l'assemblée législative du Costa Rica a approuvé le fait de risquer la souveraineté costaricaine en accueillant sur son sol plus de sept mille militaires américains, qui arriveront dans les six prochains mois à bord de 46 navires de guerre venus pour "combattre le narcotrafic". Le député du parti du Front Etendu (PFA), José Maria Villalta, avait tout d'abord soulevé le fait que le texte était inconstitutionnel, qu'il était basé sur un accord policier pour combattre le narcotrafic international, le député Luis Fishman, de l'Unité Sociale Chrétienne (PUSC) a appuyé cette approche et a adhéré. L'ambassadeur du Venezuela a attiré l'attention que c'est la plus grosse flotte étasunienne déployée dans les environs depuis l'indépendance du Costa Rica en 1821. Alors que l'accord signé il y a dix ans stipule bien que tout élément d'intervention étasunienne doit être civil et policier, que ce soit en hommes, en matériels, ou en logistique. Il insiste que ces conditions ressemblent à celles imposées à des pays comme l'Irak, le Soudan ou l'Afghanistan. Il estime qu'il est tout à fait logique de penser à la pression que les USA mettent sur des pays à fortes ressources naturelles et aux présences politiques gênantes comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur, mais également le géant brésilien qui tend à prendre son indépendance et à vouloir jouer de la superpuissance régionale. Le diplomate a aussi indiqué que parmi les 47 navires de guerre se trouve le porte-avion le plus puissant de la flotte américaine: le USS George Washington avec propulsion nucléaire qui transporte les avions de combat les plus avancés F-16 et F-18, des hélicoptères, des bombardiers et des avions d'espionnage. De plus, un corps de 7 000 marines constitue toute une force de tête d'occupation. D'autre part, l'accord signé en 1999 entre les États-Unis et le gouvernement costaricain comprenait la participation de garde-côtes et non pas de flotte de combat. La IV flotte, qui a été actualisée par la suite, a été créée pour protéger le pétrole vénézuelien qui était fourni à l'armée américaine lors de la guerre d'Allemagne. Ce fut exactement dans ce but, en 1943, que cette IV flotte avait été formée.