La tension est allée en s'accentuant entre le Venezuela et la Colombie, après que le président sortant de la Colombie, Alvaro Uribe ait accusé Caracas d'abriter sur son territoire des rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Le Venezuela, qui a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec son « voisin » colombien, s'est dit favorable à des relations « respectueuses » entre les deux pays, a déclaré l'ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela en Algérie, Hector Michel Mujica, lors d'une conférence de presse, hier à Alger. Il a indiqué que son pays a fait « une offre de plan de paix pour la Colombie à l'occasion de la réunion de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR) ». « Toutes les forces démocratiques et progressistes dans la région d'Amérique latine sont viscéralement attachées à la paix, à la stabilité et à la coopération avec tous les peuples d'Amérique latine ». L'ambassadeur vénézuelien a fait savoir que le pays poursuit ses efforts pour arriver à instaurer, avec le dialogue, un climat de détente avec la Colombie voisine. Le diplomate vénézuélien a estimé que « les accusations infondées » de la Colombie s'inscrivent dans « une stratégie de harcèlement contre la révolution bolivarienne et visent à porter atteinte à la souveraineté du Venezuela et à celle des peuples du continent ». Washington « n'est pas étrangère à toutes ses manœuvres », a-t-il souligné. Il a également déclaré que son pays est « victime » d'un conflit interne en Colombie, tout en affirmant que les Etats-Unis d'Amérique sont « à l'origine de tous les conflits » que vivent les pays d'Amérique latine. C'est dans ce climat très tendu que le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, prendra ses fonctions. Son discours d'investiture demain est attendu donc de pied ferme par l'ensemble des pays latino-américains. Même si le Venezuela ne se fait pas trop d'illusion quant à la bonne volonté du nouveau chef de la Casa de Narino (la présidence colombienne). Ancien ministre de la défense du temps de Alvaro Uribe, il ne va sans doute pas rompre avec la politique pro-américaine de la Colombie. Hugo Chavez, Fort du soutien de nombreux pays de la région, a proposé la tenue d'une réunion des présidents de la région pour une médiation afin de résoudre le conflit pour « en finir avec la folie guerrière » du président colombien sortant. Le président brésilien, Lula tente de désamorcer le conflit. Il a proposé sa médiation. Avant de se rendre à Bogota pour prendre part, demain à la cérémonie d'investiture du président colombien, il va rencontrer aujourd'hui à Caracas son homologue Hugo Chavez.