Un bateau de pêche libanais a été attaqué dimanche en mer Méditerranée par la marine israélienne, rapportent les agences de presse. Les relations entre les deux pays se sont tendues mardi à la suite d'un affrontement sanglant à la frontière qui s'est produit lorsque des soldats israéliens ont tenté de déraciner un arbre et placer des caméras de surveillance en territoire libanais. Trois Libanais (deux militaires et un journaliste) ainsi qu'un officier israélien avaient été tués lors de cet affrontement. Cependant, le président libanais Michel Sleimane s'est engagé samedi à oeuvrer pour équiper les forces armées de "tout l'armement nécessaire", après des accrochages meurtriers mardi à la frontière entre Israël et le Liban. M. Sleimane, un ancien chef de l'armée, a tenu ses propos lors d'une brève tournée dans le village d'Aadaiss. "Le Conseil des ministres va élaborer lors de sa prochaine réunion un plan pour équiper l'armée de tous les armements dont elle a besoin et cela sans tenir compte de l'attitude de certains pays à ce sujet", a-t-il déclaré devant les journalistes, sans préciser à quels pays il faisait référence. "Le Conseil doit prendre une décision en vue de l'adoption d'un plan triennal ou quinquennal", a-t-il poursuivi soulignant: "il existe une campagne pour empêcher d'équiper l'armée et nous lançons à l'inverse une campagne pour l'armer à travers l'Etat". Faible en effectifs et en équipement moderne, démunie d'avions de combat, l'armée libanaise compte au moins 60.000 hommes. Selon un communiqué publié ensuite par son bureau, "le président Sleimane a lancé une campagne nationale, arabe et internationale pour équiper l'armée, appelant les pays voisins et amis à aider la troupe en lui fournissant tout genre d'armement qui lui permettrait de défendre le pays". Le président libanais était accompagné lors de sa visite par le ministre de la Défense Elias el-Murr et de nombreux responsables militaires. D'importants renforts militaires avaient été déployés pour l'occasion. "Nous ne pouvons obliger personne à nous fournir des équipements militaires, mais nos amis sont tenus de nous les donner sinon cela sera interprété comme une prise de position politique", a encore dit M. Sleimane. "Nos frères (pays arabes) aussi doivent nous aider, de même que les Libanais en mesure de le faire". Selon lui, Israël ne peut attaquer l'armée sans s'attendre à une riposte. Par ailleurs, la Jordanie a réaffirmé dimanche son soutien à l'unité et à la souveraineté du Liban. Lors d'une rencontre avec le ministre libanais de l'Information Tareq Mitri, le Premier ministre jordanien Samir Rifai a souligné le rejet de son pays à toute violation de la souveraineté du Liban, appelant toutes les parties à respecter la résolution 1701 de l'ONU. La Jordanie utilisera toujours ses capacités et ses relations pour préserver les droits des arabes, a dit le Premier ministre. La réalisation d'une paix globale et durable au Moyen-Orient est le seul moyen de stabiliser la région, a dit M. Rifai. Le ministre libanais de l'Information a souligné la nécessité de cimenter les relations bilatérales et remercie le soutien d'Amman à la souveraineté de son pays.