L'or a rebondi cette semaine, dopé par des nouvelles mesures prises par Pékin vers une libéralisation du commerce du métal jaune en Chine, tandis que le platine et le palladium pâtissaient au contraire de chiffres mitigés pour les ventes sur le marché automobile en juillet. Alors que les cours de l'or s'étaient nettement repliés la semaine précédente, tombant à leur plus bas niveau depuis fin avril, les prix se sont fortement ressaisis, soutenus par une annonce des autorités de Pékin. La Banque centrale chinoise va ainsi autoriser davantage de banques commerciales du pays à importer et à exporter de l'or, ce qui représente un pas supplémentaire vers la libéralisation du marché du métal jaune en Chine, ont souligné des analystes. "Le marché chinois se développe rapidement, la Chine étant le principal producteur d'or et le deuxième pays consommateur dans le monde. Mais les échanges restent essentiellement cantonnés à l'intérieur du pays", a relevé Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. L'annonce de la Banque centrale "peut être vue comme largement positive, car elle pourrait renforcer encore un peu plus la liquidité de l'or, surtout si des opérateurs étrangers sont autorisés à l'avenir à entrer sur le marché intérieur chinois", a-t-il ajouté. "Le principal objectif, cependant, est de faire entrer davantage d'or dans le pays afin de satisfaire la demande intérieure (...) Cette demande qu'on attend croissante devrait se traduire par des importations plus élevées et soutenir les prix de l'or", renchérissaient les experts de Commerzbank. Le métal jaune bénéficiait par ailleurs toujours de son statut de valeur refuge, alors que se multiplient les signes inquiétants pour la solidité de la reprise économique aux Etats-Unis, dont l'annonce vendredi d'un nombre plus important que prévu de destructions d'emplois en juillet. Les inquiétudes sur les perspectives américaines pèsent sur le marché obligataire comme sur le billet vert, dont l'affaiblissement encourage les achats d'or libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1207,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1169 dollars le vendredi précédent. Les cours de l'argent ont comme à l'accoutumée calqué leurs mouvements sur ceux de l'or. Le métal gris a fini à 18,30 dollars vendredi, contre 17,66 dollars vendredi dernier. A l'inverse de l'or et de l'argent, les métaux du groupe platine se sont repliés, pâtissant des mauvaises publications sur l'emploi américain jeudi et vendredi, et des chiffres mitigés des ventes en juillet dans le secteur automobile, principal débouché pour ces métaux. Sur le London Platinium and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1571 dollars vendredi contre 1555 dollars l'once vendredi dernier. L'once de palladium a terminé à 491 dollars contre 487 dollars une semaine plus tôt. Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange ont accentué leurs gains cette semaine, portés par les perspectives encourageantes de la demande mondiale, l'étain franchissant le seuil de 20.000 dollars la tonne pour la première fois en près de deux ans. "Le secteur des métaux industriels a fait peu de cas des craintes d'un ralentissement de (la croissance, ndlr) de l'économie chinoise, se concentrant au contraire sur le fait que les autorités monétaires feront tout ce qui est nécessaire pour soutenir la reprise", notait Michael Lewis, analyste chez Deutsche Bank. Alimentant les craintes sur la croissance chinoise, moteur de la reprise mondiale, l'activité manufacturière a reculé en Chine pour la première fois en 16 mois, selon un indicateur établi par la banque HSBC. L'indice PMI des directeurs d'achat publié par la banque est tombé en juillet pour la première fois sous le seuil de 50 points qui marque une croissance nulle. "Cela indique que la production manufacturière a continué de ralentir, reflétant l'effet combiné du resserrement du crédit, du refroidissement du secteur immobilier et de mesures pour réduire la capacité des secteurs gourmands en énergie", selon l'économiste en chef de HSBC Qu Hongbin. Mais ce recul pourrait n'être que temporaire et lié à des conditions météorologiques difficiles, tempéraient des analystes. En outre, les producteurs de métaux de base s'attendent toujours à une progression soutenue de la demande, alors que les niveaux de production ne se redressent que progressivement. Baromètre du marché, les cours du CUIVRE ont poursuivi leur progression, soutenus notamment par des données encourageantes sur les perspectives à long terme du marché. La tonne de cuivre a grimpé mercredi jusqu'à 7.527 dollars la tonne, un niveau plus vu depuis la fin avril, "portée par le programme d'électrification rurale en Chine, et par des (baisses) de production", expliquait Michael Lewis.