Les prix du pétrole reculaient, hier, à l'ouverture du marché à New York, tombant sous le seuil de 75 dollars, sous la pression d'une éventuelle augmentation des stocks aux Etats-Unis. Vers 13H05 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre s'échangeait à 74,79 dollars, en repli de 98 cents par rapport à la veille. "Une augmentation étonnamment importante des stocks de brut mise en évidence hier (mardi) dans les chiffres de l'API, pousse les participants à emmener les prix aux plus bas observés lundi", a indiqué Mike Fitzpatrick, de MF Global. Selon les chiffres des industriels américains du pétrole, ou API, les stocks de brut se sont en effet étoffés de 5,9 millions de barils la semaine dernière, et ceux d'essence et de distillats de respectivement 2 millions et 2,2 millions de barils. Ce rapport précède traditionnellement celui du département de l'Energie, attendu à 14H30 GMT. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones tablaient toutefois sur une diminution de 1,3 million de barils pour les stocks de brut et de 500.000 barils pour ceux d'essence. Ils estimaient en revanche que les réserves de produits distillés, dont le gazole et le fioul de chauffage, ont augmenté de 1,2 million de barils. Pour Mike Fitzpatrick, les chiffres de l'API "semblent confirmer le rythme lent de la reprise de l'économie mondiale", tout comme la hausse des prix des obligations du Trésor américain.Les prix du pétrole reculaient légèrement, hier, en début d'échanges européens, dans un marché nerveux où pèsent toujours les incertitudes sur la reprise économique mondiale et attentiste avant la publication des stocks pétroliers aux Etats-Unis. Les cours s'étaient nettement repris mardi après cinq séances de repli consécutives, grâce à un affaiblissement du dollar et une bonne tenue des marchés boursiers. Mais, les investisseurs renouaient avec la fébrilité, après un léger rebond de la monnaie américaine dans les échanges asiatiques, et avant la publication aux Etats-Unis des chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE), prévue à 14H30 GMT. Les estimations de l'association professionnelle API (American Petroleum Institute), dévoilées mardi, étaient de nature à angoisser le marché. "La publication de l'API a montré des hausses des stocks dans toutes les catégories, ce qui était imprévu et surprenant, et évidemment pénalisant pour les cours (...) Reste à voir si les chiffres officiels du DoE vont refléter la même tendance", ajoutait de son côté le cabinet spécialisé Cameron Hanover. Selon le consensus des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le rapport du DoE devrait à l'inverse faire état d'un recul de 1,3 million de barils des réserves de brut lors de la semaine achevée le 13 août. Les stocks d'essence, particulièrement surveillés en cette période estivale d'importants trajets en voiture, auraient baissé de 500.000 barils et les distillats auraient pour leur part progressé de 1,2 million de barils. Si le DoE venait à confirmer un rebond des stocks de brut américains, cela pourrait conforter les inquiétudes déjà vives sur la vigueur de la reprise économique et les perspectives de la demande mondiale qui en découlent. "Nourrie par les avertissements des banques centrales et des économistes, l'incertitude (sur la conjoncture économique) hante le monde et domine les humeurs du marché, auxquelles sont désormais suspendues les évolutions (des prix) du pétrole", observait Peter Hufton, analyste de PVM.