La dette publique grecque a augmenté de 6,57 milliards d'euros au second trimestre de 2010 par rapport au premier trimestre, s'élevant à 316,9 milliards d'euros, selon une déclaration du bureau de la statistique du ministère grec des Finances publiée jeudi. La dette du gouvernement central atteint 18,43 milliards d'euros pour la première moitié de l'année, contre 22,9 milliards d'euros de la même période de 2009, indique la déclaration. "Le développement de la dette se conforme à la politique économique que nous avons établie", dit la déclaration. Plus tôt dans la journée de jeudi, la Commission européenne a approuvé l'octroi de la seconde tranche de l'aide financière de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) à la Grèce, qui s'élève à 9 milliards d'euros, pour le mois de septembre. Elle a également publié un rapport dans le cadre du programme d'ajustement économique financé par les États membres de la zone euro et le Fonds monétaire international. Elle considère que l'évaluation globalement positive du respect des conditions imposées à la Grèce ouvre la voie au versement de la prochaine tranche de prêt, et elle s'attend à ce que les États membres de la zone euro approuvent cette deuxième tranche et procèdent à son transfert. "La Grèce est parvenue à réaliser un assainissement budgétaire impressionnant au cours du premier semestre de 2010 et a fait des progrès rapides dans les réformes structurelles majeures qu'elle a entreprises", a déclaré M. Olli Rehn, membre de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires. Il a néanmoins constaté que "malgré les importants progrès réalisés, les difficultés et les risques persistent. Le principal défi immédiat consiste à préserver une liquidité suffisante et la stabilité financière dans le secteur bancaire. Parallèlement, le programme de réforme structurelle doit être accéléré afin de libérer le formidable potentiel de croissance du pays." Le budget de l'État a évolué de manière favorable durant le premier semestre de 2010, avec une diminution du déficit plus rapide que prévu, de quelque 46 %. Les dépenses publiques totales ont été réduites de 16,9 % par rapport au premier semestre de 2009, du fait d'une réduction des dépenses primaires (notamment les salaires de la fonction publique), mais aussi des dépenses en capital. Toutefois, certains risques pèsent sur l'objectif budgétaire. Les recettes totales ont augmenté de 5,9 % au premier semestre, bien en deçà de l'objectif annuel de 15,6 % d'augmentation, malgré la croissance plus élevée que prévu du PIB nominal, liée à une inflation supérieure aux prévisions et une composition de la croissance relativement favorable aux recettes fiscales. Par ailleurs, la réalisation de l'objectif est exposée à des risques liés à l'accumulation d'arriérés, à la sous-performance financière des administrations locales et des caisses de sécurité sociale jusqu'ici, ainsi qu'à un rattrapage des dépenses au second semestre. Si nécessaire, des mesures correctives devront être prises pour éviter tout dérapage dans l'exécution budgétaire au second semestre. Cependant, la balance grecque des transactions courantes a enregistré un déficit de 1,942 milliard d'euros en juin dernier contre un déficit de 2,309 milliards un an plus tôt, a indiqué mercredi la Banque de Grèce (BdG). Ce résultat tient principalement à la limitation du déficit commercial et en second lieu à la hausse de l'excédent de la balance des services et à la baisse du déficit de la balance des transferts courants", a indiqué un communiqué de BdG. Pour le premier semestre, le déficit des comptes courants s'est élevé à 14,524 milliards contre 14,492 milliards pour le premier semestre 2009, soit une hausse de 0,2%, a précisé le texte. Cependant, la Commission européenne a recommandé jeudi 19 août l'approbation d'une nouvelle tranche de 9 milliards d'euros de prêts à la Grèce, jugeant "impressionnants" les efforts du gouvernement d'Athènes pour réduire la dépense publique. Sur ces 9 milliards, 6,5 seront fournis par les 16 pays de la zone euro, le reste étant apporté par le Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre du plan de sauvetage triennal de 110 milliards d'euros. Le déblocage des fonds nécessite le feu vert des gouvernements de la zone euro. Selon la Commission européenne, le déficit budgétaire grec a reculé de 46% au premier semestre 2010, ce qui est plus que prévu, et "les progrès de la réforme des retraites et de l'administration publique sont en avance sur le calendrier".