La Grèce tente de restaurer la crédibilité de son économie nationale via une nouvelle agence nationale indépendante de statistiques, a annoncé jeudi le ministre des Finances, George Papaconstantinou. "Outre les derniers chiffres sur les résultats de nos efforts pour réduire le déficit budgétaire, la Grèce restaure un déficit de crédibilité. La nouvelle Agence nationale des statistiques garantit qu'il n'y aura aucun doute à l'avenir sur les données publiées par les autorités grecques", a expliqué M. Papaconstantinou lors d'une cérémonie organisée au siège de l'agence. Andreas Georgiou, officiel du Fonds monétaire international, a été nommé au poste de nouveau directeur de l'agence par le parlement. "Nous avons d'importantes responsabilités", a déclaré M. Georgiou, avant de poursuivre : "Nous devons agir en douceur et franchir cette crise des finances et de la crédibilité". L'Agence nationale grecque des statistiques a provoqué de fortes réactions en Europe l'automne dernier, quand on a appris que l'agence publiait régulièrement des chiffres faux sur l'économie grecque. Sous pression des prêteurs étrangers, le nouveau gouvernement grec élu a promis de réformer cette agence. La Grèce est en crise depuis la fin de l'année 2009. Le pays a failli se mettre en banqueroute au printemps avant de signer un accord avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour percevoir 110 milliards d'euros (141,35 milliards de dollars) sur une période de trois ans en échange de mesures d'austérité et de réformes structurelles. En effet, la crise grecque de 2010 commence fin 2009 mais ne devient réellement visible qu'en 2010. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres au pays : fort endettement (environ 120 % du PIB), déficit budgétaire qui dépasse les 13 % du PIB. Cette crise a été aggravée par le manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la présentation de sa dette et de son déficit. Pour l'économiste Jean Pisani-Ferry, " depuis dix ans, l'écart moyen entre le déficit budgétaire réel et le chiffre notifié à la Commission européenne a été de 2,2 %2 du produit intérieur brut (PIB). " La crise menace de s'étendre à d'autres pays, notamment le Portugal et l'Espagne, des pays fragiles qui ont été amenés à prendre des mesures de rigueur. Pour certains, cette crise traduirait les difficultés d'une Europe menacée de déclassement. Le 2 mai, les pays de la zone euro, le FMI et la Grèce sont arrivés à un accord portant sur des prêts d'un montant de 110 milliards d'euros, conditionnés6à la mise en place par la Grèce d'un ajustement structurel. Par ailleurs, la crise grecque incite les politiques à envisager de réformer les structures de la zone euro. Le 23 avril, la Grèce requiert l'aide du FMI et de l'UEM. Après négociation un accord est trouvé le 2 mai 2010. Athènes des crédits de l'Union européenne recoit et du FMI à hauteur de 110 milliards d'euros sur trois ans (80 milliards d'euros prêtés par les pays de la zone euro et 30 milliards par le FMI) En contrepartie la Grèce prend une série de mesure dont l'application sera étroitement surveillée par les bailleurs de fonds : le FMI et les pays de la zone euro. Parmi les mesures faisant partie de l'accord, nous pouvons citer : la suppression des 13e et 14e mois dans la fonction publique compensée par une prime annuelle de 1 000 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 000euros et gel des salaires des fonctionnaires pendant trois ans si le treizième mois est maintenudans le secteur privé, la flexibilité du marché du travail sera renforcée, la durée de cotisations retraites sera portée de 37 annuités à 40 annuités en 2015, ouverture de professions fermées, taxe sur les résidences illégales, nouvelle husse de la TVA qui doit être portée à 23 %.