Israël et les Palestiniens ont accepté l'invitation des grandes puissances à reprendre leurs négociations directes, le 2 septembre, à Washington. Mais ce retour au dialogue, après presque deux ans de tension, ne constitue qu'un pas modeste vers le règlement définitif d'un des conflits les plus longs de l'histoire moderne. "Il y a eu des difficultés par le passé. Il y en aura encore", a reconnu sobrement la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Mais ce feu vert, qui ne faisait pas au départ l'unanimité dans le camp palestinien, a été immédiatement assorti d'un avertissement: toute reprise des constructions de colonies juives dans les territoires occupés signifierait la fin du dialogue. Le moratoire de dix mois décidé par le gouvernement israélien sur les constructions dans les colonies prend fin le 26 septembre. "Si le gouvernement israélien annonce de nouveaux appels d'offres le 26 septembre, nous ne serons pas en mesure de poursuivre les entretiens", a déclare Saeb Erekat, le principal négociateur palestinien. Dans un communiqué diffusé vendredi, le groupe formé des Etats-Unis, de la Russie, de l'Union européenne et des Nations unies "exprime sa détermination à soutenir les parties dans ces discussions, qui peuvent être menées à bien en un an, et dans la mise en oeuvre d'un accord". En juin, il avait fixé le délai à 24 mois. Hillary Clinton a simultanément adressé des invitations au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. "Je demande aux parties de persévérer, de continuer à avancer même dans les moments difficiles et de continuer à oeuvrer à une paix juste et durable dans la région", dit-elle dans un communiqué. Le roi Abdallah de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak seront également invités, précise la secrétaire d'Etat, ajoutant que le processus de paix, gelé fin 2008 après l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, doit reprendre sans conditions. Barack Obama, actuellement en vacances dans le Massachusetts, recevra les quatre hommes séparément le 1er septembre, ajoute-t-elle. Par ailleurs, la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton, a salué vendredi dans un communiqué la décision d'Israël et des Palestiniens de reprendre des négociations directes. "Cette décision prise par les parties sur les négociations substantielles représente une étape majeure sur la voie menant à une paix juste, durable et globale dans la région", a déclaré Mme Ashton. Mme Ashton a fait l'éloge des efforts du président américain Barack Obama, de la secrétaire d'Etat américaine et du sénateur George Mitchell et de la détermination à ramener les Israéliens et les Palestiniens à la table des négociations. "Je voudrais remercier mes partenaires du Quartet et l'envoyé du Quartet Tony Blair et je voudrais remercier tous les Etats membres de l'UE pour leur soutien au processus", a-t-elle déclaré, tout en mettant l'accent sur la nécessité des impacts positifs de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe tenue le 29 juillet. En tant que membre du Quartette et au nom de l'UE, Mme Ashton a indiqué qu'elle continuerait à travailler avec les parties pour apporter leur soutien aux négociations pour trouver une solution à deux Etats avec l'Etat d'Israël et un Etat indépendant, démocratique et viable de Palestine, vivant côté à côté dans la paix et en sécurité entre eux et avec leurs voisins. Pour autant, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a salué vendredi l'annonce formulée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton de la reprise des négociations de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne. Dans un communiqué publié par son bureau, M. Frattini a indiqué que cette action constituait "un développement positif" et a promis que l'Italie "apporterait tout son soutien" à la reprise des négociations de paix sur le Moyen-Orient, tout en saluant l'attachement du président américain Barack Obama au dossier. Le chef de la diplomatie italienne a exprimé son "espoir que les Palestiniens et les Israéliens soient prêts à faire face à d'importantes responsabilités pour traiter tous les aspects épineux (du dossier) et ouvrir la voie à une paix durable sur la base de la solution de deux Etats". L'Italie, grâce aux bonnes relations qu'elle a établies avec Israël et l'Autorité palestinienne, jouera son rôle de médiateur tant au niveau européen qu'au sein du Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations Unies), a rassuré M. Frattini. Toutefois, le mouvement islamique Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a rejeté vendredi l'invitation adressée à Israël et à l'Autorité nationale palestinienne à reprendre les négociations directes le mois prochain. Cet appel de Washington et du Quartette de médiateurs de paix au Moyen-Orient "est une nouvelle tentative de tromperie à l' encontre du peuple palestinien", a déclaré à Xinhua le porte- parole du Hamas Sami Abou Zouhri. La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a invité vendredi les deux parties à démarrer les négociations le 2 septembre à Washington. De son côté, le Quartette, réunissant les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et les Nations unies, a publié un communiqué soutenant cette invitation et renouvelant son engagement à résoudre les questions de statut final.