L'armée iranienne a dévoilé dimanche 22 août le prototype de son premier drone à long rayon d'action, le Karrar, présenté comme une réponse aux "agresseurs" de la république islamique. Le drone a été présenté lors d'une cérémonie à laquelle participait le président Mahmoud Ahmadinejad, qui a évoqué d'éventuelles frappes préventives face à la perception d'une menace. La présentation de ce nouvel équipement militaire intervient au lendemain de l'inauguration de la centrale nucléaire de Bouhcher (sud-ouest), et deux semaines après la livraison de quatre nouveaux sous-marins. La télévision iranienne a précisé que le drone avait une portée de 1.000 km et une vitesse de 900 km/h et qu'il pouvait être armé de quatre missiles de croisière ou d'une charge de deux bombes de 113 kilos ou encore d'une bombe de 226 kilos. Il peut aussi être utilisé pour des missions de reconnaissance ou pour tester des missiles iraniens, a indiqué la télévision. Par ailleurs, l'Iran a annoncé, lundi, avoir commencé la fabrication en série de deux vedettes rapides qui peuvent être équipées de lanceurs de missiles et déployées pour des missions de patrouille ou des opérations d'attaque, selon l'agence officielle Irna. L'inauguration des lignes de fabrication de "Seraj" et "Zolfagar" intervient au lendemain de la présentation par le président Mahmoud Ahmadinejad de Karrar (assaillant en perse), un drone "bombardier" d'une portée de 1.000 kilomètres et construit par l'Iran. "Seraj" et "Zolfagar" seront construits dans le complexe d'industrie maritime du ministère de la Défense, a indiqué l'agence officielle Irna. Le ministre de la Défense Ahmad Vahidi a inauguré les lignes d'assemblage des deux vedettes rapides indiquant que les bateaux permettront de renforcer les forces de défense iranienne. "Aujourd'hui, la République islamique d'Iran repose sur une importante industrie de défense et les forces puissantes des (Gardiens de la révolution) et l'armée, avec sa force extrême, peuvent assurer la sécurité dans le golfe Persique, en mer d'Oman et dans le détroit d'Ormuz", a-t-il ajouté. "Zolfagar" est une nouvelle génération de navire lanceur des missiles qui peut servir à des patrouilles ou des opérations d'attaque, a précisé Irna. "Il est conçu pour des assauts rapides sur des bateaux et est équipé de deux lanceurs de missiles, deux mitrailleuses et un système informatique pour contrôler les missiles", a indiqué Irna. "Seraj", conçu pour des climats tropicaux, est également une vedette rapide d'assaut qui doit servir en mer Caspienne, dans le Golfe et en mer d'Oman, a ajouté Irna, précisant qu'il peut tirer des roquettes et évoluer dans des mers très agitées. "Seraj est un lanceur de roquettes rapide utilisant une technologie sophistiquée et moderne", a indiqué Ahmad Vahidi cité par Irna. En outre, l'Iran a lancé samedi sa première centrale nucléaire construite par la Russie à Bouchehr (sud), en dépit des sanctions internationales contre son programme nucléaire soupçonné de dissimuler des visées militaires. Les opérations de chargement du combustible dans le réacteur ont commencé samedi matin, en présence du vice-président Ali Akbar Salehi, chef du programme nucléaire iranien, et de Sergueï Kirienko, chef de l'agence nucléaire russe Rosatom qui a dirigé la construction de la centrale, a annoncé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) dans un communiqué. Le début du chargement du réacteur fait désormais officiellement de la centrale de Bouchehr une installation nucléaire. "Aujourd'hui est un grand jour, qui marque le lancement physique de la centrale de Bouchehr", a déclaré Sergueï Kirienko. Ali Akbar Salehi a salué de son côté "ce jour mémorable", remerciant la Russie pour avoir "accompagné la nation iranienne" dans la construction de la centrale. Le chargement des 163 barres de combustible dans le coeur du réacteur, sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), devrait s'achever vers le 5 septembre. Il faudra ensuite environ deux mois pour que la centrale de 1.000 mégawatts (MW) puisse être raccordée au réseau électrique, fin octobre ou début novembre, selon le porte-parole de l'OIEA Ali Shirzadian. L'accession officielle de l'Iran à l'énergie atomique intervient alors que la République islamique est sous le coup de six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions, contre son programme nucléaire soupçonné, malgré ses dénégations, de dissimuler des objectifs militaires. Ce succès technologique et politique de l'Iran est "une arête en travers de la gorge de ses ennemis", a souligné Ali Akbar Salehi à la veille de l'opération.