Préparée durant toute l'année, annoncée un mois auparavant, la cinquième édition du Festival national de la chanson chaâbi s'est ouverte hier au théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger. C'est avec une quaâda populaire comme il ya en avoir jusqu'au 31 août prochain qu'a débuté ce rendez-vous concurrentiel qui met en lice pour 15 prix très hétéroclites quelques 32 chanteurs amateurs découverts durant les auditions des organisateurs dans chaque régions du pays. "Le Festival national de la chanson chaâbie, dont la première édition a eu lieu en 2006, a pour objectif la recherche de nouveaux talents, la mise en valeur et la perpétuation du patrimoine musical ancestral et la formation académique en direction des jeunes artistes ", a fait savoir Abdelkader Bendameche, commissaire du Festival depuis la première édition et lui même auteur de nombreux ouvrages sur les anciens chanteurs algériens qu'il connaît bien. Selon lui, les finalistes se produiront pour la première fois à l'espace "Fadhéla Dziria" de l'Institut national supérieur de musique (INSM) ce qui, toujours pour Bendameche, " constituera un deuxième lieu d'animation et permettra aux candidats qui ont le trac d'avoir une seconde chance ". Autre fait nouveau dans cette cinquième édition, c'est la formation. Autrement dit et selon le commissaire du Festival, " l'accent sera mis sur la formation dont la note comptera dans le décompte final ", a expliqué Bendameche, rappelant que les critères de notation sont: les possibilités vocales, la mémorisation du texte, la maîtrise de l'interprétation, la maîtrise du rythme, l'authenticité du texte et de la mélodie, la personnalisation de l'interprétation et la présentation (tenue traditionnelle ou costume de soirée). Rien ne sera laissé au hasard et chaque note sera marqué, sur le compteur des membres du jury. " Jusqu'à cette édition, on a fait un état des lieux de la chanson chaâbie, et à partir de l'année prochaine, le "chaâbi" sera conjuguée au passé, au présent et au futur", a relevé le conférencier, rappelant, dans ce cadre, le travail réalisé par Mahboubati, un artiste qui est "intervenu dans la chanson chaâbi avec ses connaissances et son génie et a créé un style "chaâbi" qui épouse les réalités de son époque". "Le "chaâbi" a toujours été un art de son temps", a souligné Bendameche, expliquant par ailleurs que cette musique est constituée de plusieurs modes dont ceux du "hawzi", "andalous" et "aroubi". Honneur aux anciens Comme chaque année, un chapitre est dédié spécialement aux anciennes valeurs de la musique chaâbi à l'occasion de ce rendez-vous annuel à la faveur duquel des hommages seront rendu à des personnalités du monde lyrique. Seront donc honorés cette année Cheikh El Hadj Boudjemaâ El Ankiss et Cheikh El Hadj Mazouz Bouadjadj, et à titre posthume Cheikh Hssissen, un militant qui a fait partie de la troupe artistique du FLN et maître de la chanson chaâbi ayant enrichi le patrimoine d'œuvres majeures telles que "Atir el qafs" et "Nar el djemaâ rah tiri". En 2006, il a été rendu hommage à El Hadj M'Hamed El Anka, en 2007 à El Hachemi Guerrouabi, en 2008 à Mohamed El Badji et en 2009 à El Hadj M'rizek. La 6e édition (2011) sera dédiée à Mahboubati. Lors de la précédente édition qui s'est tenue au mois de carême, Abdelkader Bendameche avait d'ailleurs assuré que ce festival " sera cette année un espace d'université populaire" où des jeunes viendront apprendre les règles strictes de cette musique séculaire dans un esprit tout à fait festif. Donc, aucun changement pour cette année, puisque le commissaire du festival semble miser surtout sur l'aspect didactique de cette compétition particulièrement convoitée par les jeunes de toutes nos contrées qui rêvent un jour de devenir chanteur professionnel. Car le Festival de la chanson chaâbi est une opportunité inouïe qui permet aux amateurs de se faire connaître et surtout aux candidats qui raflent les premiers prix de se faire éditer dans un studio aux frais du commissariat de cette rencontre lyrique. Le commissaire n'a pas parlé de la publication comme c'était le cas l'an dernier d'un Diwan " (recueil), regroupant les poèmes qui seront interprétés par les finalistes. Notons enfin, que les prix attribués seront les mêmes que pour le Festival précédent, soit 250 000 dinars pour le premier prix et quatre autres distinctions allant de 200 000 à 5 000 dinars.