Les autorités antitrust américaines ont donné vendredi leur accord à l'acquisition de Continental Airlines par la maison-mère d'United Airlines, UAL. Cet accord donnera naissance à la première compagnie aérienne mondiale. Le département américain de la Justice a annoncé avoir pu achever son examen du dossier après la décision des deux compagnies de céder à Southwest Airlines plusieurs créneaux de décollage et d'atterrissage sur l'aéroport de Newark, près de New York. Les fusions et acquisitions annoncées ce mois-ci totalisent quelque 200 milliards de dollars mais cela ne suffira pas à déclencher une remontée durable des grandes Bourses, gagnées par de fortes craintes d'un ralentissement sensible de la croissance mondiale. Au mieux, les fusions et acquisitions - favorisées par des taux d'intérêt tombés à des plus bas record, des actions bon marché et des trésoreries d'entreprises bien garnies - pourraient limiter la baisse des marchés d'actions, les investisseurs cherchant à prendre des positions sur les titres de cibles potentielles. Un autre facteur milite contre une multiplication des fusions-acquisitions: les risques de suppressions d'emplois dans un contexte de chômage élevé et leur éventuel impact sur la demande de produits de ces mêmes entreprises. Le ralentissement aux Etats-Unis a été confirmé vendredi par la publication d'une nouvelle estimation du PIB au deuxième trimestre très en deçà de la précédente, soit +1,6% en rythme annualisé contre +2,4%. Les sociétés composant l'indice boursier américain S&P 500, qui ont réduit leurs coûts de façon drastique depuis le début de la crise économique fin 2007-début 2008, ont fini le deuxième trimestre avec des trésoreries record - 1.630 milliards de dollars au total, selon Thomson Reuters Worldscope. "Les bilans des entreprises ont rarement été aussi garnis", a souligné Alain Bokobza, responsable de l'allocation d'actifs globale chez Société générale. Ces entreprises, qui cherchent à doper leur chiffre d'affaires dans un environnement économique anémié, ont provoqué des remous au cours du mois d'août, généralement le plus calme de l'année en termes de M&A. Côté asiatique, l'ambiance dans le monde chinois des affaires se détériore et, selon Tokyo, il faut l'améliorer. Le Japon a participé, samedi 28 août, à un dialogue économique de haut niveau entre les deux pays, organisé à Pékin. Cette discussion entre la Chine, deuxième puissance économie mondiale, et le Japon, qui arrive à la troisième place, avait pour but de stimuler la reprise économique. Selon Tokyo, l'économie japonaise a souffert de grèves, au cours des derniers mois, chez le constructeur Toyota et ses sous-traitants japonais basés en Chine. D'où cette question posée hier par la délégation de cinq ministres japonais en visite à Pékin : " Comment améliorer le climat des affaires pour les entreprises japonaises installées sur le sol chinois ? " Le Japon, rétrogradé par la Chine au rang de troisième économie mondiale, réclame une politique du travail plus transparente et un traitement plus équitable entre les entreprises chinoises et les autres. Des critiques déjà émises par les hommes d'affaires européens et américains. Pékin est régulièrement critiqué pour son protectionnisme.