La difficulté à faire exercer leur mission de contrôle aux agents contrôleurs du commerce est bien réelle, quand bien même existe une volonté politique à maintenir la fixation du prix dans une fourchette qu'on qualifiera de légale ou d'honnête. On peut bien parler de légalité et d'honnêteté de la part des opérateurs et des commerçants car les deux semblent caractérisés par une absence. D'abord, de quelle politique de fixation des prix s'agit-il et existe-t-il une réelle politique en la matière dans un contexte où les pouvoirs publics eux-mêmes évoquent l'économie de marché et la libération des prix ? Le principe de la libération des prix s'articule pas dans son application à l'environnement économique actuel qui n'est, en réalité, pas celui de l'exercice d'une concurrence parfaite ou plutôt seulement d'une concurrence qui existerait de façon indifférenciée. Cette approche d'une économie de marché centrée sur les importations et tolérant de façon consciente ou inconsciente l'existence d'un important commerce de l'informel, a rendu caducs les anciens instruments d'évaluation des marges de prix à imposer aux vendeurs et revendeurs dans l'ancien contexte d'une économie aux prix administrés, sans que ne s'en élaborent de nouveau. Dans l'ancien contexte, ce sont les pouvoirs publics qui fixaient les marges bénéficiaires (généralement 20%) des commerçants tandis que l'agent de contrôle vérifient sur le terrain si les prix fixés qui s'inscrivent suivant cette marge bénéficiaire. A l'époque au moins, les commerçants étaient tenus de s'approvisionner et de détenir les factures d'achat relatives à leur approvisionnement, les éléments de la gendarmerie étant habilités à réclamer la facture aux commerçants. Or, aujourd'hui, les pouvoirs publics parlent de libération des prix dans un contexte où n'existe ni concurrence ni fixation des marges bénéficiaires, ce qui revient à dire que les commerçants n'ont de compte à rendre qu'à eux-mêmes.