La part infime de l'intégration des ressources énergétiques, autres que le pétrole et le gaz, dans la production de l'électricité en Algérie, met en péril, à moyen et long terme, sa sécurité énergétique. " Le système électrique national, qui s'appuie sur les ressources énergétiques fossiles, doit se diversifier pour garantir la sécurité énergétique du pays ", avertit le président du Comité de direction de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), M. Nadjib Otmane en marge de la présentation des programmes indicatifs d'approvisionnement du marché national en gaz et des besoins en moyens de production d'électricité pour la période 2010-2019. Selon lui, le système électrique se basant sur les énergies fossiles est le plus répandu dans le monde. Le cas de l'Algérie n'est donc pas exceptionnel, a-t-il dit, estimant que l'Algérie prévoit l'intégration de 10 % des ressources énergétiques non fossiles dans la production de l'électricité dans les dix années à venir. " La diversification introduit la sécurité énergétique ", a ajouté, M. Othmane reconnaissant, toutefois, que cette diversification conjuguée avec les exigences de la réduction des gaz à effet de serre reste une équation dure à résoudre. Nadjib Othmane considère, en outre, que la hausse de l'intégration de production de sources renouvelables durant les dix années à venir qui va se hisser jusqu'à 8 %, selon le scénario fort prévu par la Creg, est un exploit, sachant, a-t-il dit, que l'Algérie est partie de " zéro " dans ce domaine, il y a quelques années. La contribution des énergies renouvelables dans le schéma électrique de l'Algérie, d'après les estimations de la Creg, est de 1200 MW, selon le même responsable. "L'objectif d'intégrer 8 % des ressources énergétiques renouvelables dans la production de l'électricité dans les dix années à venir est très réaliste ", a déclaré, M. Othmane, optimiste, en indiquant que derrière cet objectif, il y a une réelle volonté politique. Allusion faite au directives du président lors de l'audition du ministre des Energie et des Mines concernant l'exploitation des énergies renouvelables. " Selon le type d'énergie renouvelable, celle utilisant la technologie du solaire thermique à concentration (CSP) représente 70 % du programme, la photovoltaïque 20 % et 10 % l'énergie éolienne ", précise de son côté, M. Rahoual Farid, directeur planification et suivi des programmes au sein de la Creg, qui reconnaît que l'exploitation de l'énergie nucléaire dans la production électrique n'est pas pour demain. En effet, selon ce responsable, le nucléaire ne servira la production électrique qu'à partir de 2020. " Il faut toute une préparation des ressources humaines, du cadre législatif et un ensemble de protocoles ", a-t-il précisé. Par ailleurs, le directeur du comité de direction de la Creg, tient à rassurer sur la capacité de l'Algérie à satisfaire sa demande intérieure en consommation de gaz. " Il n'y aura pas de problème à satisfaire la demande prévue selon les scénarios élaborés pour les dix prochaines années ", rassure M. Othmane qui rappelle qu'en 2009, la demande interne de gaz était de 27,5 milliards de m3. celle-ci, a-t-il précisé, atteindra 45 milliards de m3, selon le scénario moyen avec un taux moyen de l'évolution annuelle de la demande domestique de 5 %. Interrogé, en outre, sur les tarifs d'électricité, Nadjib Othmane, estime que les tarifs sont stables, et ce depuis la fin de 2005. " Le gouvernement estime qu'il ne faut pas augmenter le prix de l'électricité. Il a mis les ressources nécessaires, soutenu les bonifications et les réductions fiscales ", a-t-il révélé estimant que le gouvernement doit davantage mettre le paquet s'il ne veut pas qu'on parvienne un jour à une augmentation des tarifs de l'électricité.