Ça se passe en plein air juste à côté de la plage, avec les bruits lointains des vagues qui se mêlent aux produits vaudevillesques que sert depuis lundi dernier, la direction de la culture de Jijel à la faveur de la septième édition des journées du monologue et de l'humour. Ce rendez-vous qui s'étalera jusqu'au 5 septembre prochain sur l'esplanade du "front de mer", dans le centre-ville, a dès le premier jour, attiré un monde fou. Selon les organisateurs, pas moins de 3.000 spectateurs ont assisté à cette rencontre humoristique qu'a initié l'Association "Ibtissama" (Sourire) pour la protection de l'enfance et de la jeunesse de concert avec la direction de wilaya de la culture. Un monde fou donc, pour cette édition qui a toute les chances de faire un carton avec autant de monde. Vue cette affluence, les organisateurs ont même pensé à introduire une demande au niveau du ministère de la Culture pour institutionnaliser cette manifestation qui ambitionne de s'installer annuellement dans cette ville de l'est. Pas de compétition durant cette manif, mais des spectacles il en y aura plus d'une dizaine, exactement 14 pièces qui seront proposées chaque soir en plein air. Des pièces proposées par des noms inconnus, comme Aziz Harrath, dans "Amar sur la ligne de feu", Toufik Mezaâche dans "Tahia El Djazair", Lamri Kaouane, dans "Qui a dit que Sassi ne travaille pas", Farid Meriche, avec sa "scie à métaux" ou encore Kamel Ferrad, dans sa pièce jouée récemment à Jijel "Tag Ahna Tag Elhih". Mourad Khene, le comédien qui s'est fait un nom avec sa caméra caché, durant le ramadhan 2008 et 2009, revient au devant de la scène malgré son absence criante du petit écran, durant ce mois-ci. Originaire de Jigel, le comédien qui a brillé par son rôle dans "Mascarades ", de Lyes Salem, est chez lui dans cette contrée pas toujours ouverte à la chose festive. Jijel, une vie qui rit Mourad Khan, est parti avec une nouvelle pièce qui s'intitule "misère à la mode" la quelle et dans il relate l'histoire d'un homme richissime, ambitieux et prétentieux de surcroît, et qui veut changer de statut social et "voir plus grand", pour s'impliquer dans les centres de décision.Paraphé par le jeune Sid-Ali Bouchafa, le scénario s'inscrit dans le style boulevardier où cohabitent des airs sur fond comique et tragique avec des jeux de mots et des situations vaudevillesques. "J'ai trouvé un public en or et cela m'a fait énormément plaisir de me retrouver à Jijel", a confié Mourad Khène, au terme de sa prestation très applaudie par un public visiblement réceptif et ravi du spectacle. Evoquant son "éclipse" du petit écran, le comédien, a indiqué espérer être de retour l'année prochaine pour des sketches de la série populaire "caméra cachée". " Millénium " est le titre du second spectacle interprété par le duo Nabih Bouchair et Sonia Boudraâ, de l'Association "Ibtissama". Ce produit abordait les technologies de l'information et de la communication (TIC), véhiculées à travers le téléphone mobile dans la société, avec son envers du décor. Pas très accrocheur mais, tout de même intéressant. Afin de faire de l'essai et de l'encouragement, les organisateurs ont pensé à programmer quatre comédiens locaux pour l'expérience. Selon le président de l'Association "Ibtissama", Farid Djennah, qui se félicite de la "bonne ambiance" qui a régné, lors de cette première journée, cette initiative permettra de "relancer l'activité et l'animation culturelle" dans la wilaya. Cet événement a "pu être mis sur pied grâce au soutien de la direction de la culture, et de deux sponsors", a-t-il précisé. Contrairement aux précédentes éditions, celle-ci s'est déroulée sous les étoiles, dans un espace libre, sécurisé, avec un excellent éclairage soutenu par une sonorisation sans faille. L'esplanade du front de mer qui a vécu une saison estivale extrêmement animée, avec le rush des estivants, s'est révélée pour cette soirée, "trop juste" pour réunir le nombre impressionnant de spectateurs qui y a afflué, à telle enseigne que certaines personnes ont suivi le spectacle depuis des rochers à fleur d'eau. Connue pour être une ville plutôt fermée, Jijel n'aura, sans doute, jamais autant rit !