Le gouvernement algérien entamera les négociations avec les responsables d'Orascom Telecom Holding ( OTH ) au sujet du rachat de la filiale "Djezzy", dès la fin de l'année en cours. C'est ce qui ressort des dernières déclarations du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, qui estime que les négociations ne seront entamées que lorsque l'évaluation financière sera effectuée. Cette dernière, selon le ministre de la PTIC, doit être finalisée avant la fin de l'année. "Un comité a été installé au niveau du ministère des Finances pour étudier la question de l'évaluation du rachat de l'opérateur privé de téléphonie mobile Djezzy. Un bureau d'étude algérien est en train de travailler avec des bureaux d'études étrangers sur cette question. Ils ont un délai avant la fin de l'année en cours pour rendre leurs conclusions", a révélé M. Benhamadi à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne du Conseil de la nation, précisant qu'une fois l'évaluation faite, le gouvernement, à travers ledit comité, entamera des négociations avec les responsables de Djezzy. Se gardant de donner des précisions sur l'évaluation du gouvernement de la filiale, M. Benhamadi a, toutefois, insisté sur son "rachat par l'Etat". Ainsi, les informations faisant état d'une reprise de Djezzy par un investisseur étranger sont démenties par le ministre. Notons que les déclarations du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication sont corroborées par le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a tenu les même propos que son collègue M. Benhamadi, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne du Conseil de la nation. Rappelons que les négociations entre le gouvernement algérien et le groupe égyptien ont buté au montant du rachat. Orascom Telecom, voulant tirer le maximum de profits de la cession, se base sur la moyenne des transactions dans le secteur de la téléphonie mobile et ses négociations avec le sud-africain MTN. Le groupe égyptien estime que la valeur de sa filiale algérienne ne doit pas être inférieure à 6 milliards de dollars. En revanche, un organisme financier étranger a fait une évaluation de la transaction. Il s'agit de la banque allemande, Deutsche Bank, qui a fait une estimation de la valeur de Djezzy, depuis le début de la crise entre le gouvernement algérien et le groupe égyptien. Cette banque, situe la valeur de l'opérateur égyptien Djezzy à 3,6 milliards de dollars. Ce montant prend en compte les difficultés de l'opérateur en Algérie, à savoir le redressement fiscal et l'interdiction de domiciliation bancaire pour les opérations d'importation. Une estimation du gouvernement algérien, faut-il le souligner, tourne autour de la valeur fournie par la Deutsche Bank, selon une source gouvernementale. La volonté du rachat par l'Etat algérien de la filiale algérienne du groupe égyptien, réaffirmée durant cette fin de semaine, ne laisse pas de doute sur la volonté du gouvernement de mettre un terme à ce dossier qui a tant défrayé la chronique depuis plusieurs mois. Ainsi, les autorités algériennes sont déterminées à soumettre une offre officielle à Orascom Telecom Holding avant la fin de l'année.