Le président américain Barack Obama a estimé que le dernier rapport mensuel sur les emplois était une "information positive," mais a invité le pays à intensifier ses efforts pour la création d'emplois. Obama s'est exprimé aux côtés de son équipe économique au Jardin de la Maison Blanche vendredi après la publication des chiffres sur l'emploi pour le mois d'août par le département du Travail. Le secteur non-agricoles a perdu 54.000 emplois le mois dernier, essentiellement à cause d'une baisse de 114.000 du nombre de temporaires recrutés pour le recensement organisé chaque décennie. Le personnel salarié du secteur privé a grimpé de 67.000, a rapporté vendredi le département américain du Travail. "Nous sommes confiants d'avancer dans la bonne direction. Toutefois, nous avons besoin de maintenir la poursuite de cette relance de façon plus solide et d'accélérer la croissance de l'emploi," a-t-il déclaré. Toutefois, le taux de chômage aux Etats-Unis a augmenté à 9,6 % en août, réflétant la réticence des entreprises à recruter dans un contexte d'incertitude sur l'avenir économique.Notons par ailleurs qu'un économiste américain dans une interview à Xinhua à Chicago que le gouvernement américain a pris les mesures nécessaires, sur le front monétaire comme budgétaire, pour éviter un effondrement de l'économie américaine lors de la crise financière, toutefois la reprise devrait prendre des années et non des mois. Randall Kroszner, professeur d'économie de l'école de gestion de l'University of Chicago Booth School of Business, a également été gouverneur du système de la Réserve fédérale de mars 2006 à janvier 2009. Au cours de cette période où il servait au sein du Bureau des gouverneurs de la Fed, il a présidé le comité de supervision et de réglementation des institutions bancaires ainsi que le comité des affaires touchant les consommateurs et communautés. "La crise financière peut être attribuée à de nombreuses causes, mais l'un des facteurs vraiment importants concerne la quantité de levier dans le système (financier)", indique-t-il dans son analyse des causes de la crise financière aux États-Unis, dont le deuxième anniversaire aura lieu en septembre. "Beaucoup d'entreprises étaient fortement endettées et avaient atteint une taille importante par l'achat de nombreux actifs qu' ils ne finançaient qu'avec des instruments de très court terme. Quand les gens ont perdu confiance dans la valeur de certaines catégories d'actifs, et en particulier dans les titres hypothécaires, ils ont retiré leurs financements. Cela a entraîné un cycle de cession d'actifs et de retraits de financement causant un mouvement continu de spirale descendante.." Interrogé sur les mesures prises par le gouvernement américain au cours de la crise financière de ces dernières années, M. Kroszner a déclaré que "le gouvernement américain a fait beaucoup, à la fois sur le front budgétaire et sur le front monétaire". Lors de son travail au sein de la Réserve fédérale de 2006 à 2009, M. Kroszner a été directement impliqué dans la politique monétaire. "Sur le front de la politique monétaire, nous avons réagi en fournissant beaucoup plus de liquidités et de soutien de financement au système", explique-t-il. "Il était très difficile pour les compagnies, financières ou non, d'obtenir les financements dont elles avaient besoin pour continuer de payer leurs employés, d'investir et de produire. Nous avons créé un certain nombre de facilités pour apporter directement des crédits au système". Sur le front budgétaire, "il y a eu un grand nombre d'actions différentes, dont certaines ont été plus efficaces que d'autre, comme les réductions d'impôt qui permettent aux gens d'accéder plus tôt à leur argent, augmentant le revenu disponible", dit-il. Toutefois, d'autres dépenses budgétaires n'ont pas été aussi utiles et certaines n'ont pas encore été réalisées, explique-t-il. "Une grande part des crédits du plan de stimulation budgétaire, qui devaient être dépensés en début 2009, n'ont même pas encore été utilisés", souligne-t-il. Concernant l'impact de la politique monétaire et budgétaire de la Réserve fédérale, il souligne que "ce qui a été efficace est que nous avons tenté d'éviter un effondrement en assurant le financement nécessaire afin de maintenir l'investissement et la production. Toutefois, cela a conduit à une très forte augmentation du budget de la Réserve fédérale". De toute façon, la politique monétaire a été efficace en pourvoyant des liquidités et en maintenant bas les taux d'intérêt pendant une longue période. Un bon nombre de banques et compagnies détiennent beaucoup plus d'argent qu'ils n'en avaient par le passé, ce qui leur permet d'être en mesure d'investir et de commencer à recruter, selon M. Krozner. Il pense d'ailleurs que les diverses mesures prises par la Réserve fédérale ont réussi à empêcher la répétition de la Grande dépression des années 1930. "Nous ne voulions pas répeter cette erreur. La Fed n'avait rien fait dans les années 1930, sinon laisser l'économie s'éffondrer. Nous ne voulions pas que cela se produise. Nous avons certainement eu une forte contraction en 2008 et 2009, mais rien de comparable avec la Grande dépression. Donc, les mesures ont été très efficaces".